La presse israélienne, notamment la très officielle radiodiffusion publique KAN, désigne désormais Mohamed Dahlan, haut responsable du Fatah, comme le candidat principal pour diriger la bande de Gaza après le conflit actuel. Cette information a également été rapportée aujourd’hui (jeudi) par le Wall Street Journal et coïncide avec la présence sur le sol américain du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Les négociations pour un accord global entre Israël et le Hamas se poursuivent, et la question de savoir qui contrôlera la bande de Gaza après la guerre reste ouverte. Des responsables américains, israéliens et arabes poussent pour renforcer Mohamed Dahlan, ancien haut responsable du Fatah en conflit avec Mahmoud Abbas et exilé aux Émirats arabes unis, comme celui qui devrait être responsable de la bande de Gaza, même temporairement, selon le Wall Street Journal et KAN ce jeudi 25 juillet 2024.
Selon ces sources, des responsables en Israël, aux États-Unis et dans les médiations arabes soutiennent Dahlan comme « solution temporaire » pour diriger une force de sécurité qui sera établie dans la bande de Gaza le «jour d'après». Le Hamas aurait atténué son opposition à cette idée, bien que Dahlan ait été un ennemi juré du Hamas dans le passé. «Ces dernières semaines, le Hamas a signalé aux médiateurs qu'il accepterait Dahlan comme solution intermédiaire pour mettre fin à la guerre» souligne KAN.
Selon ces sources, des responsables en Israël, aux États-Unis et dans les médiations arabes soutiennent Dahlan comme « solution temporaire » pour diriger une force de sécurité qui sera établie dans la bande de Gaza après le conflit. Bien que Dahlan ait été un ennemi juré du Hamas dans le passé, le mouvement aurait atténué son opposition à cette idée. « Ces dernières semaines, le Hamas a signalé aux médiateurs qu’il accepterait Dahlan comme solution intermédiaire pour mettre fin à la guerre », souligne KAN.
L’adversité du Hamas envers Dahlan trouve ses racines lorsqu'il dirigeait les forces de sécurité préventives de l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza, menant la confrontation contre le Hamas après les élections palestiniennes de 2006, qui se sont terminées par un coup d’État du Hamas dans la bande un an plus tard.
Selon une proposition actuellement à l'étude, Dahlan prendra en charge une force de sécurité palestinienne d'environ 2 500 hommes et travaillera en coordination avec une force internationale, tandis que les forces israéliennes se retireront de la bande, ont déclaré des sources arabes au Wall Street Journal.
Les forces palestiniennes qui aéraient être déployées à Gaza seront filtrées par les États-Unis, Israël et l'Égypte, et qu'elles n'auront pas de « loyauté claire » envers l'Autorité palestinienne, car le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'oppose fermement à ce que l'Autorité prenne le contrôle de Gaza.
Réaction de Dahlan
Mohamed Dahlan a réagi à cette information, qui a inondé la presse israélienne, en donnant une déclaration à Sky News Arabic, contrôlée par Abu Dhabi, et en publiant un message sur X, nuançant son intention d’accepter cette responsabilité.
« J’ai déclaré à plusieurs reprises mon refus d’accepter tout poste de sécurité, ministériel ou exécutif, et j’appelle à l’élaboration d’un plan de travail international réaliste et réalisable, qui conduira à la création d’un État palestinien avec Jérusalem pour capitale », a-t-il affirmé à Sky News Arabic.
Sur X, Dahlan a publié ce long message en anglais :
« Divers scénarios ont été à plusieurs reprises présentés ou divulgués aux médias concernant les arrangements pour « le jour d'après » la guerre dévastatrice d'Israël contre Gaza. Parfois, notre nom est utilisé pour enthousiasmer les audiences. Par conséquent, et encore une fois, nous réitérons que tous mes collègues et moi-même ne sommes impliqués que pour fournir tout ce que nous pouvons afin d'apporter un soulagement à notre peuple à Gaza avec le soutien généreux et continu de nos frères des Émirats arabes unis tout au long de ce génocide sale en cours. Nous affirmons fermement que notre priorité absolue est de mettre fin à la guerre. Nous ne soutiendrons aucun choix qui n'a pas été atteint sur la base d'accords nationaux palestiniens. Un tel accord nous conduirait à reconstruire le système politique palestinien par un processus démocratique transparent, ainsi qu'à sécuriser un plan d'action international documenté et programmé qui aboutirait à la création de l'État indépendant de notre peuple avec Jérusalem comme capitale. J'ai à plusieurs reprises refusé d'accepter tout rôle sécuritaire, gouvernemental ou exécutif. »
sauf que des sources arabes et du Hamas ont déclaré que Dahlan lui-même s’est proposé récemment dans des discussions avec le Fatah et le Hamas comme quelqu’un qui pourrait diriger une force responsable de la distribution de l’aide humanitaire dans le cadre d’un futur gouvernement dans la bande.
Depuis le début de la guerre, Dahlan fait des allers-retours entre les Émirats, qui pourraient financer la reconstruction de la bande de Gaza, et l’Égypte, conseillant les dirigeants des deux pays. Au Caire, il a également rassemblé des hommes d’affaires et des chefs de clans riches qui ont fui Gaza, discutant avec eux des moyens d’apporter de l’aide à la bande.
Qui est Mohamed Dahlan ?
Dahlan, âgé de 62 ans, a été l'un des leaders du Fatah et a dirigé les mécanismes de sécurité préventive à Gaza. Il a été arrêté à plusieurs reprises par Israël pour son implication dans le mouvement de jeunesse du Fatah, a appris l'hébreu en prison, et était un conseiller proche de Yasser Arafat. Plus tard, il s'est disputé avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et a déménagé aux Émirats arabes unis avant d'être condamné pour corruption. Aux Émirats arabes unis, il s'est rapproché du dirigeant d'Abu Dhabi et président des Émirats, Mohammed ben Zayed.
Mohammed Dahlan possède la chaîne de télévision Al-Ghad. Lancée en 2015, cette chaîne, initialement basée à Londres, a déplacé ses principales opérations au Caire, en Égypte.
Lors de son lancement, la cérémonie officielle a été assistée par un certain nombre de politiciens arabes et occidentaux, notamment l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair.
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