C’est la fin d’une idylle. Il y a treize ans, Ichrak Moubsit, 3 ans et demi de journalisme dans le compteur, rejoignait le ministre de l’agriculture Aziz Akhannouch en tant que conseillère en communication et relations presse. En 2021, c’est la consécration. Elle est propulsée «Strategic Communication & PR» du nouveau et victorieux Chef du Gouvernement. Elle est même considérée comme sa DirCab defacto. (lire A Glasgow, Ichrak Moubsit s’impose à la tête de l’équipe Akhannouch – Africa Intelligence). Le compte de fée ne va durer que deux mois. Elle sera tenue responsable du naufrage télévisé de son patron, tourné au ridicule devant le monde entier.
Le premier milliardaire du Maroc, s’est subitement rendu compte qu’il se devait de professionnaliser sa communication et de tourner la page à l’amateurisme de sa conseillère. Akhannouch, a réalisé, après 14 ans de pratique politique et au prix le plus fort, que gérer l’organisation du SIAM, ou le lancement de Yan & One n’avait absolument rien à voir avec la gestion de la communication de la Chefferie d’un gouvernement en plus de celle d’un parti politique.
Fait aggravant, Ichrak Moubsit a installé la pratique de la relation de presse dite de «l’enveloppe». Une pratique amplifiée par les budgets pharaoniques qu’Akhannouch avait mis à sa disposition pour les élections de 2021. La multiplication des situations de crise et le contexte socio-économique tendu que traverse le Maroc à l’image de toute la planète, met en échec ce modèle, menaçant même l’écroulement de tout le gouvernement.
La décision est donc prise, Akhannouch renforce son équipe de Com’ par une professionnelle de la Communication Institutionnelle et des Relations Publiques, Meriem Alaoui, débauchée de Centrale Danone, puis d’une chargé des Affaires Publiques & E-réputation, Lamia Bouzbouz, débauchée quant à elle de Inwi.
Ichrak Moubsit est poussée à la porte. La version officielle est qu’elle se mettait à son compte en lançant son cabinet de relations publiques avec l’aide de Aziz Akhannouch. En effet, en juin elle créé «P.A Bridge», une SARL à associé unique, enregistrée à Casablanca et pourvue d’un capital de 100.000 dhs.

S’agit-il d’une prise de conscience tardive ou bien du fameux phénomène des rats qui quittent le navire quand le bateau commence à couler ?
La galaxie d’Aziz Akhannouch, une hécatombe
Le 26 septembre 2021, Jeune Afrique, publiait un article, ou plutôt un publi-reportage signé par toute l’équipe de rédacteurs de la campagne électorale prêtée par le journal panafricain, au titre élogieux : «Maroc : communicants, stratèges, éminences grises… La galaxie d’Aziz Akhannouch».
Neuf mois après, la galaxie d’Aziz Akhannouch s’est effondrée en un trou noir.
MHE, la politique… plus jamais !
MHE, étiqueté «Business Angel», divorce publiquement de la politique et son legs politique et ministériel se fait dilapidé au vu d’oeil par les guerres et les querelles de Mohcine Jazouli et Ryad Mezzour.
Moulay Hafid constituait un véritable danger politique pour Aziz Akhannouch. S’il était «Business Angel» pour plusieurs entrepreneurs marocains, pour l’actuel Chef de gouvernement, c’était le «Death Angel». C’est pour cela, qu’Akhannouch a tout fait pour l’éliminer du paysage politique.

Mbarka Bouaida, quel gâchis cette fille!
Mbarka Bouaida, qualifiée par Jeune Afrique de «la patronne du Sud», a été sacrifiée avant même qu’elle puisse exercer ses fonctions. La responsabilité incombe entièrement à Akhannouch et au du SG du PAM Abdellatif Ouahbi, qui ont géré de manière calamiteuse le drame «Abdelouahed Belfkih». Mbarka, un HiPo gâché par Mezouar, va ternir davantage son image en cédant aux pressions de son parti et accorde un marché d’une valeur de 14 millions de dirhams, en pleine crise économique, au cabinet conseil SouthBridge. Lequel cabinet est détenu par un ancien membre du bureau politique du RNI, Hassan Belkhayat.

Mustapha Baïtas, zéro pointé !
«Mustapha Baïtas, l’avenir», titrait Jeune Afrique. Une blague qui s’est vérifiée dès les premiers points de presse du gouvernement. De l’avis général, le porte-parole du gouvernement n’arrive pas au niveau du dernier chef de service de son département.

Wafaa Jamali, secrétaire générale du gouvernement, une hérésie !
Wafaa Jamali, secrétaire particulière d’Akhannouch et sa femme de confiance, se retrouve subitement Secrétaire Générale du Gouvernement. Une hérésie totale, au vu des profils qui se sont succédés à ce poste depuis l’indépendance du Royaume. Sa seule qualité pour ce poste, sa discrétion et sa loyauté totale à son bienfaiteur.

Mohamed Aujjar, «Smer Ya Nmer» !
Jeune Afrique estimait que le seul ami sur qui Aziz Akhannouch pouvait compter au sein du parti du RNI était Mohamed Aujjar. L’ancien ministre de la justice, un fin politique, a vite désenchanté. La horde d’opportunistes, d’affairistes et de lèche-culs qui entourent en permanence Akhannouch, l’a dissuadé ainsi que son clan bien constitué au sein du parti, de se mouiller pour son «ami». La politique d’Aujjar depuis les premiers mois de l’investiture est «Wait & See».

Youssef Aït Akdim, le team leader des rigolos
Youssef Aït Akdim était sensé être le stratège de la communication politique d’Akhannouch. Il a d’ailleurs été le team leader de la «Journalist & content squad» de la campagne.
Le problème est que ce journaliste n’a jamais assumé son rôle. Son personnal branding bâti, durant le printemps arabe, autour du mythe de la plume libre qui lui ouvrait les colonnes de quelques supports français notamment LeMonde, était en danger.
L’offre d’Akhannouch était tellement alléchante, qu’il a décidé de troquer sa pensée «dite libre» et critique contre le cigare du directeur de communication du premier milliardaire marocain.
C’est le jackpot de sa vie.
Youssef Aï Akdim, s’est fait tellement de tunes qu’il n’aurait pu amasser durant toutes sa carrière de journaliste. De plus, le job était tellement facile, il était entouré de rigolos, prêts à le suivre au casse-pipe. Et ça na pas raté.
Les scandales vont se succéder, jusqu’à ce qu’il va être pris la main dans le sac suite à la publication d’une tribune signée par Aziz Akhannouch, mais écrite par un Think-tank constitué de petits rigolos et d’imposteurs.

Complètement cramé au Maroc et en France après les dénonciations de l’islamologue Rachid Benzine et du célèbre sociologue Edgar Morin, Youssef Aït Akdim panique et cherche à tout prix de se racheter une virginité auprès de LeMonde. Le cahier de charge est clair, s’attaquer aux institutions du Royaume.
Aït Akdim s’exécute et publie un tweet dans ce sens. Akhannouch se précipite de faire disparaître son protégé des radars. Officiellement, Ait Akdim quitte la Com’ de la campagne d’Akhannouch et s’exile en France. Officieusement, il perçoit toujours sa rémunération et travail en distanciel pour le Chef du Gouvernement.

Ali Bedar, #MeToo
Ali Bedar, est membre de la galaxie Akhannouch, que Jeune Afrique a choisi de taire le nom. Et pour cause, le jeune homme si fière de sa moustache bien taillée, a été accusé de viol d’une journaliste française. Akhannouch et Aït Akdim ont essayé d’étouffer l’affaire. Une gestion de crise chaotique, qui leur a pété à la gueule. Décidément, Ssi Aziz a le don de choisir ses collaborateurs.
Amina Benkhadra, omerta sur l’autre plus grand scandal de conflit d’intérêt de la carrière d’Akhannouch
Une autre personne clé de la galaxie Akhannouch, que Jeune Afrique a «oublié» de mentionner dans son «publié-reportage» est Amina Benkhadra. Cet «oubli» est volontaire, car il mettrait à nu la triste vérité. Celle de l’autre plus grand scandal de conflit d’intérêt dont lequel Aziz Akhannouch est empêtré jusqu’au cou. Au même titre sinon plus grave que l’entente sur les prix du carburant.
Amina Benkhadra, membre du bureau politique du RNI et présidente de l’organisation des femmes du RNI, n’est autre que la DG de l’ONHYM. L’unique personne qui délivre les permis d’exploration et d’exploitation des gisements d’hydrocarbures du pays. Alors que l’un des principaux bénéficiaires de ces permis est Sound Energy, la société dont laquelle est actionnaire, Aziz Akhannouch à hauteur de 10% et à laquelle il vient d’octroyer à travers Afriquia un prêt de 18 millions de dollars.
Que fait-on également du délit d’initié ? Que penserait les sociétés opérant des recherches au Maroc, s’ils se rendent compte du risque de fuite d’information vers leur concurrent, Sound Energy ?
Hégémonique, Akhannouch ne se contente pas de s’assurer des services d’Amina Benkhadra, il recrute l’ex DRH de la Samir, Mohamed Ghiat, et le propulse président du groupe parlementaire du RNI. Une date morale et politique qui alimente la polémique et les soupçons d’interférence d’Akhannouch dans l’affaire «La Samir».

Ichrak Moubsit, une deepfake
Quand les journalistes d’Africa Intelligence et de Jeune Afrique, louent «le rôle central» de Ichrak Moubsit dans la victoire du RNI aux élections du 8 septembre, c’est ou bien ils ont été payés pour l’écrire ou bien ils ignorent complètement la vérité. Le fait est que cette jeune femme sans aucune expérience autre que le doux cocon aseptisé de l’univers Akhannouch, a sous-traité l’intégralité de la communication aussi bien du ministère de l’agriculture que du RNI à Fatim Zohra Outaghani, l’agence PR Média.
Nos lecteurs doivent savoir que l’entourage proche de Aziz Akhannouch, est un véritable panier à crabes. Des individus souvent faibles en compétence qui se haïssent et cherchent systématiquement à se nuire les uns les autres. Ils sont grassement payés, souvent mieux que des ministres et vivent dans le faste de leur bienfaiteur, le milliardaire Akhannouch.
Au premier vol dans le Jet privé personnel du patron, la perversion s’installe, poussant progressivement ces individus à la transgression des limites de la loi morale, juridique et symbolique.
Exemple concret de l’état d’esprit des membres de l’équipe Akhannouch, est ce message laissé par Ichrak Moubsit sur le mur de la compagnie aérienne Air France. Outre le fait qu’une simple conseillère dans un cabinet ministériel, dont le salaire officiel ne dépasserait pas 10.000 dh, puisse se payer un billet aller-retour, Casa-Paris-New York- San Francisco, cette interaction avec la compagnie française est la parfaire illustration de cette perversion qui gangrène la galaxie Akhannouch.

Cette ambiance de faste, de paillette, de gabegie, de luxe et de jets privés, contrastait avec le sérieux de l’agence d’image historique d’Akhannouch, Arietis. Ichrak Moubsit ne pouvait supporter le gap intellectuel et métier manifeste de la fondatrice de cabinet, Mouna Yacoubi. Un sentiment d’infériorité, qui a donné lieu au recrutement de PR Média, l’agence de Yan & One et d’Afriquia. L’agence de la copine à Mme Akhannouch.
L’entrée en scène de PR Média, va chambouler la communication du ministre Akhannouch. Progressivement, Fatim Zohra Outaghani va installer une machine de propagande et d’événementiel. Exit la stratégie, la politique et la retenue, welcome aux paillettes et aux influenceurs.
C’est ainsi, que nous avons assister à des aberrations de communication, quand des bimbos d’Instagram alternaient une story sur le dernier arrivage mascara Yan & One, un «3acha Aziz Akhannouch» et la vente privée de l’étage luxe du Morocco Mall.
PR Média a gagné beaucoup d’argent grâce à Aziz Akhannouch et à Ichrak Moubsit. Rien que pour le contenu du site web du ministère de l’agriculture, le contribuable marocain a décaissé pas moins de 4 millions de dhs. Sic!
Quand au déploiement terrain de la campagne électorale, c’est Amine Faris, le numéro 2 de PR Média qui va gérer toute la campagne d’Akhannouch. Laissant Ichrak Moubsit vaquer à ses occupations personnelles, notamment le dépôt de la marque «Morocco Heritage» avec le co-fondateur d’Africa Advisors, Belrhiti Talal, pour la commercialisation de tous les produits qui rentrent sous tutelle du Ministère de l’agriculture.

D’ailleurs, tout l’engagement électoral de Moubsit se résume en ces orphelins posts Facebook.

