Le secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a adressé, mardi après-midi, un rappel à l’ordre aux membres et responsables de son parti, après la diffusion d’une lettre ouverte adressée à SM le Roi Mohammed VI, en soutien au mouvement GenZ212. Le document, intitulé « Il est temps d’agir en profondeur », a été signé par plusieurs personnalités publiques, dont l’ancien député du PJD Abdelaziz Aftati.
Parmi les signataires figurent plusieurs figures connues du champ politique, médiatique et intellectuel marocain, notamment :
Abdelaziz Aftati, ancien parlementaire du PJD ; Ahmed Assid — écrivain, défenseur des droits humains; Omar Radi, journaliste ; Ahmed Benchemsi, fondateur du magazine TelQuel ; Bachir Ben Barka, universitaire ; Abderrahim Jamaï, avocat et militant des droits humains ; Omar Brouksy, professeur et journaliste ; Abdellatif Laâbi, poète et ancien prisonnier politique ; Maâti Monjib, historien ; Fouad Abdelmoumni, acteur associatif ; et Nabila Mounib, Ex-secrétaire générale du PSU.
Une initiative strictement personnelle
Dans une note interne, Benkirane a tenu à clarifier la position du parti, affirmant que cette initiative n’avait fait l’objet d’aucune concertation avec les organes dirigeants.
« Abdelaziz Aftati a agi en son nom personnel, sans mandat du parti. Il en assume seul la responsabilité », précise le communiqué du chef du PJD.
Le leader islamiste appelle, par ailleurs, tous les membres et cadres du parti à ne pas signer ni s’associer à des initiatives similaires, et à se conformer aux positions et orientations décidées par les instances compétentes.
Benkirane défend la discipline et l’unité
Ce recadrage intervient dans un contexte de forte effervescence politique et sociale, alimentée par le mouvement GenZ212, qui cristallise depuis plusieurs semaines l’expression d’une nouvelle génération en quête d’écoute et de changement.
En se démarquant de cette démarche, Benkirane entend préserver la cohérence et la discipline interne d’un parti qui revendique, malgré sa position d’opposition, une loyauté institutionnelle et un attachement à la stabilité du pays.
Pour l’ancien chef du gouvernement, la politique ne doit pas se substituer à l’ordre institutionnel. Son message est clair : les causes sociales ne sauraient justifier des démarches parallèles à celles des institutions légitimes.
Ce que dit la lettre ouverte au Roi
La lettre intitulée « En soutien au mouvement GenZ212 : il est temps d’agir en profondeur » a été publiée le 8 octobre 2025 et signée par une soixantaine d’universitaires, journalistes, avocats et militants.
Les signataires affirment s’adresser au Roi en tant que “fils et filles de la Nation”, estimant que la situation du pays exige un sursaut profond.
Elle appelle notamment à :
– La libération immédiate des détenus liés aux mouvements de jeunesse et des prisonniers d’opinion, dans un geste d’apaisement national.
– Le lancement d’une réforme constitutionnelle consacrant la séparation réelle des pouvoirs, la responsabilité politique et la transparence institutionnelle.
– La refonte des priorités publiques, en concentrant l’effort de l’État sur la santé, l’éducation, la lutte contre la corruption et la création d’emplois.
Les auteurs concluent en exprimant leur confiance dans la capacité du Roi à ouvrir une nouvelle page de réconciliation entre l’État et sa jeunesse, et à engager le pays dans une trajectoire de réformes profondes.
Liste complète des signataires telle que publiée
1. Abdelaziz Aftati — professeur, ex-parlementaire
2. Yassin Akouh — journaliste, chercheur
3. Nezha El Mrhari — chercheuse en sociologie politique
4. Khalid El Bekkari — professeur agrégé
5. Rachid Belghiti — journaliste
6. Latifa El Bouhsini — universitaire
7. Belaid El Bousky — défenseur des droits humains
8. Taoufiq Tahani — universitaire
9. Redouane Tijani — défenseur des droits humains
10. Abderrahim Jamaï — ancien bâtonnier
11. Abdelmalek El Janati — enseignant
12. Anas El Hasnaoui — acteur associatif
13. Taoufik El Hamidi — militant des droits humains
14. Omar Radi — journaliste
15. Soulaiman Raissouni — journaliste
16. Hajar Raissouni — journaliste
17. Youssef Raissouni — défenseur des droits humains
18. Ali Sbai — écrivain, docteur en sciences physiques
19. Mohamed Sammouni — journaliste, politologue
20. Mohammed Chraibi — ingénieur du génie rural
21. Abdelaziz El Abdi — écrivain
22. Said El Amrani — chercheur en psychologie
23. Nabil El Amraoui (CHEB) — musicien
24. Hamza El Fadil — podcasteur
25. Rachid Filali Meknassi — professeur universitaire
26. Hakima Lebbar — psychanalyste
27. Abdellatif Laâbi — poète, écrivain
28. Abdelmoula El Marouri — avocat, défenseur des droits humains
29.Rkia El Mossadeq — chercheuse
Hicham Mansouri — journaliste (Hawamich)
Ali El Moussaoui — chirurgien urologue
Hamid Bajou — retraité
Afaf Bernani — coordinatrice des actions Amnesty-USA
Omar Brouksy — professeur universitaire
Youssef Belal — professeur universitaire
Amine Belghazi — journaliste (1D2C)
Ahmed Benchemsi — journaliste, activiste des droits humains
Bichr Bennani — économiste
Bachir Ben Barka — universitaire (retraité)
Omar Bendourou — professeur universitaire
Aziz Benabderrahman — ex-président de l’ASDHOM
Abdelmoughit Benmessaoud Trédano — professeur universitaire
Mostafa Bouaziz — historien
Abderrahim Tafnout — journaliste, ancien détenu
Abdellatif El Hamamouchi — chercheur en science politique
Abdellah Hammoudi — professeur émérite
Hamza Raid — rappeur
Imad Stitou — journaliste
Omar Souhaili (Dizzy DROS) — rappeur
Hassan Dafir — activiste de la société civile
Fouad Abdelmoumni — acteur associatif
Houda Abouz (Khtek) — rappeuse
Ahmed Assid — écrivain, défenseur des droits humains
Mohamed Alaoui — expert (retraité) en développement agricole et rural
Hamza Mahfoud — journaliste, militant
Mohammed Madani — expert en politiques constitutionnelles
Mostafa Meftah — acteur de la société civile
Mostafa Melgou — consultant banque & finances
Maâti Mounjib — historien, défenseur des droits humains
Nabila Mounib — professeure universitaire
Hicham Nostik — écrivain, influenceur