Au moment où la rue bruisse du mot d’ordre « al-fassad » et où la jeunesse du mouvement GenZ212 réclame haut et fort la reddition des comptes, le Royaume envoie un signal d’une clarté implacable : l’État ne se taira pas face à la corruption. Et c’est Abdellatif Hammouchi, directeur général du pôle DGST-DGSN, qui en incarne le message, non par le verbe, mais par l’acte. La signature, mardi 6 octobre à Rabat, d’une convention inédite entre le pôle sécuritaire souverain et l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption ne relève pas du protocole administratif. C’est un geste politique majeur.
De la sécurité publique à la sécurité morale
Depuis deux décennies, la transformation silencieuse de la DGSN et de la DGST a donné naissance à une institution mature, à la fois professionnelle, technologique et profondément éthique.
M. Hammouchi a fait de la probité une composante du renseignement : la corruption n’est plus perçue comme un simple délit, mais comme une menace stratégique à la stabilité de l’État. En s’alliant à une instance constitutionnelle indépendante, le pôle DGST-DGSN confirme que la moralisation de la vie publique n’est pas seulement une exigence citoyenne — c’est désormais une exigence de sécurité nationale.
La fin de la complaisance
Cette alliance interinstitutionnelle intervient dans un climat social électrique, où les jeunes réclament vérité, transparence et justice. Face à une classe politique tétanisée et un exécutif en perte de parole, c’est encore l’appareil sécuritaire qui s’avance pour restaurer la confiance.
L’État se redresse là où il est le plus solide : dans la discipline, la rigueur, la loyauté.
Et à travers cette convention, il envoie un signal interne : plus aucune tolérance pour les réseaux de corruption, quelles qu’en soient les ramifications.
La nouvelle doctrine d’État
Ce partenariat marque la maturation ultime d’une doctrine d’État que le Maroc affine depuis vingt six ans : celle d’un pouvoir fort, transparent et responsable, qui place la sécurité morale au même rang que la sécurité territoriale.
Le message est limpide : la lutte contre la corruption n’est pas un slogan populiste, mais un pilier de la souveraineté nationale. L’institution sécuritaire, dans sa plénitude et sa maturité, en devient la première garante.
Les axes de la convention DGSN–DGST / Instance nationale de probité
1. Nature de la convention
Une convention de partenariat et de coopération institutionnelle a été signée à Rabat le 6 octobre 2025 entre :
L’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, présidée par M. Mohamed Benalilou ;
Et le pôle de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), dirigé par M. Abdellatif Hammouchi
Objet : établir un cadre durable de coordination entre une instance constitutionnelle indépendante et un appareil sécuritaire souverain pour protéger le front interne contre les risques de corruption.
2. Objectifs stratégiques
➕Renforcer la coopération dans la prévention et la répression de la corruption ;
➕Optimiser l’échange d’informations et le traitement des signalements ;
➕Professionnaliser les pratiques à travers la formation spécialisée des agents ;
➕Valoriser l’expertise nationale en matière de transparence et de gouvernance, y compris à l’échelle régionale et internationale.
3. Dispositifs techniques et opérationnels
➕Mise en place de systèmes de veille et d’alerte contre les comportements corruptifs ;
➕Partage sécurisé de données et d’informations entre les deux institutions ;
➕Soutien logistique dans les enquêtes liées à la corruption ;
➕Élaboration de référentiels d’intervention communs ;
➕Organisation de campagnes de sensibilisation sur la probité dans les milieux professionnels.
4. Innovation institutionnelle
L’Instance bénéficiera des fonctionnalités avancées de la carte d’identité électronique, pour faciliter les opérations de vérification et de traçabilité, dans le strict respect du cadre juridique.
Les deux parties collaboreront pour le suivi des engagements internationaux du Maroc en matière de lutte contre la corruption.
5. Portée politique et symbolique
Cette convention consacre une vision intégrée de la probité, plaçant la lutte contre la corruption au cœur de la sécurité nationale.
Elle traduit la volonté de l’État marocain de renforcer la confiance citoyenne et la gouvernance éthique, en droite ligne avec les orientations royales.




