Le Maroc, partenaire de confiance des États-Unis pour la sécurité du flanc sud de l’Atlantique

Le Commandant de l’USAFRICOM en visite officielle au Maroc

La visite de travail di Commandant de l’USAFRICOM à Rabat, confirme la montée en gamme du partenariat opérationnel Maroc–US, avec African Lion comme vitrine d’interopérabilité et de crédibilité stratégique. En arrière-plan, des voix américaines plaident ouvertement, au gré des tensions avec Madrid, pour relocaliser une partie des capacités US de Rota et Morón vers le Maroc. L’ex-conseiller de défense Robert Greenway l’a même proposé publiquement fin juin, ravivant un débat ancien sur l’axe Atlantique Sud et la résilience des chaînes logistiques militaires US. D’autres relais médiatiques ont, cet été, remis sur la table l’hypothèse d’un AFRICOM installé en Afrique avec Rabat parmi les candidats, une option régulièrement évoquée par des think-tanks et sites spécialisés, même si le commandement actuel a récemment refroidi l’idée pour raisons budgétaires. À l’inverse, des sources officieuses rappellent que le transfert des bases espagnoles vers le Maroc n’est «pas à l’agenda» et soulignent les coûts et contraintes politico-juridiques d’une telle bascule. Entre signaux d’opportunité et réalités capacitaires, la visite du patron d’USAFRICOM à Rabat acte surtout une constante : le Maroc s’impose comme partenaire de confiance pour la sécurité du flanc sud de l’Atlantique, au cœur d’une architecture de défense en recomposition


Sur hautes instructions du Roi Mohammed VI, Chef Suprême et Chef d’État-Major Général des Forces Armées Royales (FAR), le Ministre délégué chargé de l’Administration de la Défense Nationale, M. Abdeltif Loudyi, et le Général de Corps d’Armée Mohammed Berrid, Inspecteur Général des FAR et Commandant la Zone Sud, ont successivement reçu le Général d’Armée Dagvin Anderson, récemment nommé à la tête du Commandement américain pour l’Afrique (USAFRICOM), en visite de travail au Maroc.

Les entretiens ont permis de réaffirmer la qualité exceptionnelle des relations militaires entre le Maroc et les États-Unis, fondées sur une coopération bilatérale dense, structurée et durable. Les deux parties ont salué les avancées réalisées dans le cadre de la feuille de route pour la coopération en matière de défense 2020-2030, signée à Rabat le 2 octobre 2020, véritable colonne vertébrale d’un partenariat stratégique global.

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Réunion de travail à l’État-major des FAR à Rabat entre Mohammed Berrid, Inspecteur Général des FAR et la délégation de l’USAFRICOM présidée par Général d’Armée Dagvin Anderson
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Le Ministre délégué chargé de l’Administration de la Défense Nationale, M. Abdeltif Loudyi reçoit le Général d’Armée Dagvin Anderson, Commandant du Commandement Américain pour l’Afrique (USAFRICOM)
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Le Général de Corps d’Armée Mohammed Berrid, Inspecteur Général des FAR et Commandant la Zone Sud et le Général d’Armée Dagvin Anderson, Commandant du Commandement Américain pour l’Afrique (USAFRICOM)

Cette rencontre a également permis d’examiner de nouveaux champs de collaboration, notamment dans le domaine de l’industrie de défense émergente au Maroc, de la cybersécurité, de la formation avancée et du partage d’expertise technologique, autant d’axes qui visent à consolider les capacités opérationnelles et l’autonomie stratégique du Royaume.

Général d’Armée Dagvin R. Anderson

Officier supérieur de l’US Air Force, le Général d’Armée Dagvin R. Anderson est depuis 2025 Commandant du United States Africa Command (USAFRICOM), basé à Stuttgart, en Allemagne. Il succède au général Michael Langley, premier Afro-Américain à diriger un commandement unifié américain, avait pris ses fonctions en août 2022.
Avant sa nomination, il a dirigé le Special Operations Command Africa (SOCAFRICA) et occupé plusieurs postes stratégiques au sein du Joint Staff et du United States Special Operations Command (USSOCOM).
Spécialiste des opérations spéciales, de la planification interarmées et des partenariats internationaux, il a été déployé en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie centrale.
Diplômé de l’Air War College et de la National Defense University, le général Anderson incarne la génération d’officiers américains formés à la coopération multithéâtre et à la guerre hybride.

Dialogue opérationnel au niveau des États-Majors

Lors de son entretien à l’État-Major Général, le Général de Corps d’Armée Mohammed Berrid et le Commandant de l’USAFRICOM ont procédé à une évaluation approfondie de la coopération opérationnelle entre les deux armées, notamment en matière d’entraînement, de préparation interarmées, et d’interopérabilité.

L’exercice multinational «African Lion», organisé annuellement sous la conduite conjointe des FAR et de l’US Army Africa, a été mis en avant comme symbole d’excellence et de confiance mutuelle, illustrant la capacité du Maroc à fédérer des partenaires africains autour d’objectifs communs de sécurité collective et de stabilité régionale.

Un commandement US opérationnel autonome au Maroc ?

Selon le quotidien espagnol La Razón, Washington envisagerait la création d’un commandement opérationnel autonome pour ses missions en Afrique, avec le Maroc pressenti pour accueillir le futur quartier général. Si aucune confirmation officielle n’a été donnée, cette hypothèse confirme l’intérêt croissant des États-Unis pour le flanc sud de l’Atlantique et la position charnière du Royaume dans l’architecture de sécurité continentale.


Les échanges ont également porté sur les enjeux sécuritaires du continent africain, marqués par la montée des menaces hybrides et la nécessité d’approches coordonnées face aux crises transfrontalières. Le Général Anderson a tenu à saluer le professionnalisme reconnu des Forces Armées Royales, leur engagement constant pour la paix, ainsi que leur rôle moteur dans le renforcement des capacités africaines à travers la coopération militaire Sud-Sud.

Les relations militaires maroco-américaines, qualifiées de «solides et fructueuses», s’inscrivent dans une dynamique d’adaptation continue aux défis géostratégiques contemporains. Elles reposent sur un socle de confiance, forgé par des décennies de coopération dans les domaines de la formation, de l’acquisition et maintenance des systèmes d’armes, et du développement capacitaire intégré.

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