Quand les boîtes à pizza trahissent les secrets d’État : le « Pentagon Pizza Index » à l’épreuve de l’attaque israélienne contre l’Iran

Le soir du jeudi 12 juin 2025, alors que le monde retenait son souffle face à l’escalade des tensions au Moyen-Orient, une série de signaux inhabituels a affolé les radars… culinaires. À Arlington, en Virginie, trois modestes pizzerias situées à quelques encablures du Pentagone ont vu leur fréquentation exploser aux alentours de 19h. Une heure et demie plus tard, les premières explosions retentissaient à Téhéran. Israël venait de lancer une frappe surprise contre les installations stratégiques iraniennes.

Ce que certains considèrent encore comme une anecdote folklorique est, pour d’autres, un outil d’analyse non conventionnel mais redoutablement révélateur : le « Pentagon Pizza Index ». Derrière ce nom mi-sérieux mi-satirique se cache un phénomène observé depuis des décennies – une hausse subite de commandes de pizzas autour du Pentagone qui précéderait systématiquement des décisions militaires majeures.

Pentagon Pizza Report Twitter
Le compte Pentagon Pizza Report sur X surveille la fréquentation des pizzerias à emporter dans le comté d’Arlington, en Virginie, où se trouve le quartier général militaire des États-Unis.
Quand les parts de pepperoni deviennent indices stratégiques

Le compte Pentagon Pizza Report, actif sur X (anciennement Twitter), est né de cette intuition devenue tradition chez les analystes OSINT (Open-Source Intelligence) : surveiller la faim des généraux pour prédire les tempêtes géopolitiques. Et jeudi dernier, les signaux n’ont pas manqué. Entre 18h59 et 19h10, les restaurants dans un rayon de 5 kilomètres autour du QG militaire américain affichaient tous une activité « inhabituellement élevée », selon les données anonymisées de Google. Puis, tout aussi soudainement, le calme est revenu — comme si une réunion d’urgence venait de s’achever, les estomacs rassasiés, les décisions prises.

À quelques encablures de là, les Domino’s proches de la Maison-Blanche enregistraient eux aussi une fréquentation accrue. Dans le même temps, les bars d’habitude animés du quartier, comme Freddie’s Beach Bar, affichaient un calme déconcertant pour un jeudi soir. Signe d’une mobilisation généralisée des décideurs à Washington ? Peut-être. À 23h55, une dernière flambée d’activité est observée à District Pizza Palace, ultime escale calorique avant le déclenchement des frappes.

Une tradition officieuse qui traverse les décennies

Si l’histoire prête à sourire, elle repose sur une série d’observations bien documentées. En 1991, lors de l’opération Tempête du désert, le propriétaire de plusieurs franchises Domino’s à Washington avait noté une explosion des commandes à la veille des frappes. En 1998, en pleine procédure d’impeachment contre Bill Clinton, les chiffres avaient suivi la même courbe ascendante. Même la CIA soviétique, dit-on, aurait surveillé la livraison de pizzas à D.C. comme indicateur indirect de mobilisation militaire durant la Guerre froide.

Le journaliste vedette Wolf Blitzer résumait cette intuition dès 2010 : « Je savais qu’une crise se préparait quand je voyais arriver les boîtes à pizza à la Maison-Blanche après 22h. » Plus récemment, en avril 2024, un pic similaire avait été détecté après les tirs de drones iraniens sur Israël.

Des pizzas, des données, et des hypothèses

Le système repose sur des données publiques fournies par Google, agrégées à partir des appareils mobiles dont les utilisateurs partagent leur historique de localisation. Les données ne distinguent ni les clients classiques ni les livreurs, mais elles donnent une image fidèle des affluences en temps réel. S’il est tentant de sourire face à cette méthode peu orthodoxe, elle souligne la capacité des signaux faibles à trahir de grands secrets.

À l’heure où les États investissent massivement dans la cybersécurité et la guerre de l’information, il est savoureux – et inquiétant – de constater qu’une simple margherita extra fromage pourrait devenir une source de fuite stratégique.

L’open source, jusqu’au fond des assiettes

Ce nouvel épisode confirme que l’intelligence ouverte ne se limite plus aux images satellites et aux journaux officiels. Dans un monde saturé de données, l’analyse des comportements les plus triviaux — comme la frénésie de commandes dans une pizzeria — peut s’avérer aussi précieuse qu’un câble diplomatique.

Alors la prochaine fois que le Domino’s du coin ne répond plus aux appels, peut-être faudra-t-il lever les yeux… pas vers les étoiles, mais vers les écrans radars. Ou mieux : vers les fours à pizza.

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