Des sessions de formation spécialisées sur la lutte contre les crimes financiers ont été lancées lundi à Rabat, au profit des magistrats et des organismes chargés de l’application de la loi.
Organisées par la présidence du Ministère public en partenariat avec le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), ces formations, programmées d’octobre à décembre 2025, concernent les magistrats du Parquet et de jugement, les juges d’instruction des Chambres de crimes financiers, les magistrats du CSPJ et de la présidence du Ministère public ainsi que les officiers de la police judiciaire relevant de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et de la Gendarmerie Royale.
Ces sessions visent à consolider les connaissances des participants sur les crimes financiers, notamment le détournement et la dilapidation de fonds publics, à renforcer leurs capacités d’analyse financière et comptable, et à développer leurs compétences en matière d’enquêtes et d’investigations à l’aide d’outils d’analyse numérique. Elles permettront également d’étudier des cas pratiques et des modèles internationaux en matière de lutte contre la corruption financière, et de renforcer la coopération judiciaire internationale.
Le Procureur général du Roi près la Cour de cassation, Président du Ministère public, Hicham Ballaoui, a indiqué que ce programme de formation fait suite à un état des lieux de l’action au sein des Chambres des crimes financiers et des difficultés rencontrées par les acteurs concernés. Il a souligné que cette initiative s’inscrit dans le cadre des Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI plaçant la qualification du secteur de la Justice au centre des priorités nationales.
M. Ballaoui a relevé que les crimes financiers exigent une connaissance approfondie des systèmes financiers et comptables ainsi qu’une maîtrise des techniques de suivi numérique des transactions. Il a précisé qu’un programme de trois sessions s’étalera sur trois mois, avec un autre en préparation pour 2026.
Le Secrétaire général du CSPJ, Mounir El Mountassir Billah, a affirmé que la moralisation du système judiciaire constitue une priorité stratégique du Conseil, rappelant les mesures adoptées telles que le Code de la déontologie judiciaire, la déclaration de patrimoine et la publication des décisions disciplinaires. Il a mis en avant l’engagement des magistrats des Chambres de crimes financiers à renforcer la transparence et la justice économique.
Le directeur de la police judiciaire à la DGSN, Mohamed Dkhissi, a déclaré que cette formation traduit une volonté collective de promouvoir une justice fondée sur le professionnalisme et la protection des deniers publics. Il a souligné que la DGSN considère la lutte contre la corruption et les crimes financiers comme une priorité stratégique depuis plus d’une décennie.
De son côté, le chef du service central de la police judiciaire de la Gendarmerie Royale, Mouhsine Boukhabza, a rappelé que la Gendarmerie Royale a lancé plusieurs programmes de formation visant à renforcer les capacités des enquêteurs dans ce domaine. Dans une allocution lue en son nom, le Général de corps d’armée, Commandant de la Gendarmerie Royale, a souligné l’importance de la coordination et du partage d’informations financières entre les institutions concernées.
Ces sessions sont encadrées par des experts internationaux et des représentants des institutions nationales, dont le CSPJ, le Ministère public, la Cour des comptes, l’Inspection générale de l’administration territoriale, l’Inspection générale des finances, l’Instance nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption ainsi que le Laboratoire public d’essais et d’études.


 
                                    





