À partir du 27 mai 2025, Meta (Facebook, Instagram, Threads…) utilisera automatiquement vos publications publiques pour entraîner son intelligence artificielle. Sauf si vous vous y opposez expressément. Voici comment faire, et pourquoi cela soulève des questions sur la protection de vos données.
Depuis quelques semaines, un petit cercle rose et bleu est apparu dans vos applications Meta : une interface d’échange avec une intelligence artificielle façon ChatGPT. Derrière cette nouvelle fonctionnalité se cache une ambition plus vaste du groupe de Mark Zuckerberg : aspirer toutes vos données qu’il peut trouver publiquement pour nourrir son IA générative. À moins que vous ne fassiez une démarche pour le refuser.
Le 19 avril, un e-mail discret a été envoyé aux utilisateurs, annonçant que leurs publications, commentaires et autres contenus publics allaient être utilisés pour entraîner Meta AI. Un processus qui commence officiellement le 27 mai 2025.
Qui est concerné ? Quelles données sont utilisées ?
- Données collectées : publications, photos, commentaires, légendes, mentions « j’aime »… dès lors qu’ils sont publics.
- Exceptions : les mineurs (du moins ceux identifiés comme tels), les messages privés et les conversations sur WhatsApp (hors discussions avec l’IA).
- Date de début : à partir du 27 mai, tout contenu déjà publié est potentiellement exploité.
- Principe par défaut : le consentement est présumé — c’est à vous d’agir pour dire non.
Comment refuser ? Deux solutions possibles
- Depuis l’e-mail de Meta :
- Cliquez sur le lien inclus (s’il est toujours disponible).
- Reconnectez-vous à Facebook ou Instagram.
- Remplissez le formulaire avec votre adresse e-mail.
- Cliquez sur « envoyer ».
- Depuis vos paramètres Facebook ou Instagram :
- Allez dans Paramètres > Centre de confidentialité.
- Cherchez la mention « opposer » dans les textes liés à l’IA.
- Remplissez le formulaire de refus.
- Répétez l’opération si vous avez plusieurs comptes non liés.
Vous recevrez ensuite un e-mail de confirmation. Mais attention : refuser l’utilisation de vos données ne garantit pas une invisibilité totale. Si une autre personne publie du contenu dans lequel vous apparaissez, Meta pourra toujours s’en servir.
La procédure à suivre
Dans le centre de confidentialité de Facebook ou Instagram, il faut cliquer sur « opposer » (entouré en rouge).

Et tout en bas de la page suivante, il faut cliquer sur le bouton « Envoyer ».

Une méthode à la limite de la légalité ?
Cette pratique de non-consentement explicite va à l’encontre de l’esprit du CNDP, le Règlement général sur la protection des données. Ce texte impose un accord préalable clair et éclairé pour tout traitement de données personnelles.
Meta justifie sa méthode en invoquant son « intérêt légitime » à améliorer ses services. Mais cette ligne de défense est contestée.
Que faut-il retenir ?
- Le géant Meta mise sur l’inertie des utilisateurs pour collecter plus de données.
- Le refus est possible, mais peu mis en avant et volontairement complexe.
- Des recours pourraient émerger au niveau européen pour faire respecter le RGPD.
- Une vigilance citoyenne reste essentielle pour protéger ses données dans un contexte où les IA ont de plus en plus faim d’informations personnelles.