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Maroc Telecom – Inwi : de la concurrence frontale à la convergence stratégique

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Acteurs majeurs du secteur des télécommunications, Maroc Telecom et Inwi ont franchi un cap décisif en scellant un partenariat stratégique axé sur le déploiement mutualisé de la fibre optique et du réseau 5G. Ce rapprochement, validé au plus haut niveau, marque la fin d’un différend de longue date et s’inscrit pleinement dans la dynamique de transformation digitale impulsée par les hautes orientations nationales. Il ouvre la voie à une nouvelle phase de coopération industrielle au service de l’intérêt général, de la souveraineté technologique et de l’attractivité économique du Maroc.

Il n’y a pas meilleure illustration pour enterrer la hache de guerre. Après plus d’une décennie de brouille, marquée par un différend judiciaire et un contentieux pour abus de position dominante, Maroc Telecom et Inwi créent la surprise au sein du secteur des télécommunications annonçant la signature d’un accord qui inaugure « un partenariat d’envergure » entre les deux opérateurs. Une décision que les analystes et experts du secteurn’avaient pas perçu. Retour sur un mariage de raison

Un accord sans précédent

Le partenariat est un excellent pilier de croissance pour une société. Mais celui annoncé le 27 mars dernier entre les deux mastodontes des télécoms est bien plus que cela. Outre le fait qu’il rapproche deux rivaux, il vise « à accélérer le déploiement de la fibre optique et de la 5G sur le territoire du Royaume », comme l’ont indiqué l’opérateur télécoms historique du Maroc et la filiale d’Al Mada. 

Ce partenariat qualifié d’inédit est d’ores et déjà approuvé par le conseil de surveillance de Maroc Telecom et le conseil d’administration d’Inwi. Il s’inscritpleinement dans la dynamique de transformation digitale du Royaume et « répondra aux ambitions nationales en matière de connectivité à très haut débit », a-t-on souligné dans un communiqué publié le jour même. 

Derrière le rapprochement, un mariage de raison

L’enjeu pour ces deux mastodontes de la téléphonie est donc d’accélérer la transformation numérique du Maroc et, par ricochet, hissé le pays au sommet du continent. 

Il faut croire en effet qu’à travers ce mariage de raison, les deux groupes réaffirment leur engagement à œuvrer ensemble pour renforcer l’infrastructure numérique du Royaume et à contribuer activement à la réussite des projets stratégiques du pays. 

Ce partenariat ambitieux permettra non seulement de garantir une connectivité de pointe à l’ensemble des citoyens et entreprises marocains, mais aussi de positionner le Maroc comme un acteur de référence dans l’univers de la télécommunication en Afrique et dans le monde.

Notons que les deux opérateurs comptent sur ce rapprochement pour mutualiser leurs infrastructures passives de télécommunications en créant deux joint-ventures détenues à 50-50, a-t-on appris.

La première coentreprise est une « FiberCo ». Elle vise à accélérer ledéploiement de la fibre optique jusqu’à l’abonné sur le territoire du Royaume afin de lui permettre l’accès à internet à très haut débit.

Pour cela, les deux acteurs affirment qu’ils veilleront « au déploiement et à l’exploitation des infrastructures passives nécessaires aux lignes de fibre optique avec un objectif d’1 million de prises dans 2 ans et de 3 millions de prises à horizon 5 ans ».

La deuxième coentreprise, une « TowerCo », a pour objectif d’accélérer ledéploiement du réseau 5G sur le territoire du Royaume afin de permettre àl’abonné de bénéficier d’une connexion à la rapidité, à la capacité et à la qualité nettement supérieures.

« Il est d’abord important de comprendre que les deux opérateurs scindent leurs activités entre celles relevant de l’infrastructure et celles des services. Ensuite, on parle de « Fiber-co » et de « Tower-co » parce que deux problématiques différentes se posent », a fait remarquer Khalid Ziani, expert IT et Télécoms

« D’un côté, on a le déploiement de la fibre optique qui est la base de l’infrastructure des télécoms fixes et des liaisons télécoms – c’est cette infrastructure qui va alimenter les équipements tels que les antennes 4G et 5G. De l’autre côté, la « Tower-co » dont l’objectif est de mutualiser les infrastructures passives de telle manière qu’au lieu que chaque opérateur ait sa propre tour, c’est une tour commune que vont se partager les différents opérateurs », nous a-t-il expliqué soutenant que cette approche va s’appliquer également à la gestion de l’énergie et à la mutualisation des couts».

Les deux opérateurs affirment également que cette joint-venture « investira dans la construction de nouvelles tours ou la rénovation des tours existantes, infrastructures passives d’accueil de leurs équipements de téléphonie mobile, avec un objectif de 2.000 tours dans 3 ans et de 6.000 tours à horizon 10 ans ».

Les deux joint-ventures permettront une rationalisation des investissements très lourds dans lesecteur des télécommunications
Khalid Ziani, expert IT et Télécoms

Il sied d’indiquer que l’investissement prévu pour la première phase de 3 anss’élève à 4,4 milliards MAD et que la mise en œuvre de ce partenariat reste soumise à l’obtention de l’autorisation de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) en tant qu’autorité de contrôle des opérations de concentration. Il y a lieu de rappelons que cet établissement public s’assurede la régulation et de la réglementation des télécommunications au Royaume du Maroc.

Après la brouille, le rapprochement

L’accord entre les deux rivaux d’hier ne doit rien au hasard. Rappelons d’abord qu’il n’existe à priori pas d’animosités entre le PDG d’Inwi, Azzedine El Mountassir Billah, et le président du directoire du Maroc Telecom, Mohamed Benchaâboun. Ce qui, de l’avis de bien d’observateurs, semble avoir contribué au développement de ce partenariat dans un délai si restreint. Juste un mois après la nomination de l’actuel patron de Maroc Telecom qui a remplacéAbdeslam Ahizoune. 

Rappelons que cet ancien ministre des Postes et Télécommunications (1992-1995), et figure emblématique du groupe téléphonique, a été viré après avoir été à la tête de Maroc Telecom pendant plus de 20 ans, pour des raisons encore confusément perçues par des observateurs pour qui la cause pourrait être le progrès technique insuffisant de l’opérateur et les ennuis judiciaires n’ayant pas cessé de perturber ses projets d’investissement.

Des proches de ce dossier indiquent qu’en sus de l’intransigeance et l’autoritarisme qui l’ont caractérisé à ce poste, l’ancien dirigeant est considéré comme principal responsable de la condamnation prononcée contre l’opérateur historique pour pratiques anticoncurrentielles ayant résulté en versement de 6,4 milliards de dirhams à inwi et des amendes infligées à l’opérateur lui-même par le régulateur national totalisant 5,75 milliards de dirhams dont 2,45 milliards en astreintes ultérieures et qui lui sont amèrement restés au travers de la gorge. 

Une nouvelle ère d’entente constructive

Ancien président du conseil de surveillance de Maroc Telecom entre 2018 et 2021, Mohamed Benchaâboun est aussi un fin connaisseur des rouages de l’ARNT qu’il a présidé de 2003 et 2008. Autant d’atouts qui ont sans doute présidé à ce rapprochement inattendu.

Quoi qu’il en soit, ce partenariat vient opportunément résoudre la brouillemettant à mal Maroc Telecom et Inwi. En effet, comme cela a été mentionnédans le communiqué, les accords s’inscrivent également dans une volonté commune de dépasser leur ancienne divergence relative « au partage d’infrastructures qui avait donné lieu à une procédure judiciaire » à l’issue de laquelle une décision judiciaire avait condamné Maroc Telecom à verser à Inwi la somme de 6,38 milliard MAD à titre de réparation, pour initier une nouvelle ère d’entente constructive ». 

Les parties conviendront ainsi de renoncer à tous les recours judiciaires pendant devant la Cour de Cassation et réduiront le montant de l’indemnisation à 4,38 milliards MAD, une fois que la documentation définitive et engageante relative aux JVs sera signée.

Orange Maroc dans tout ça

Tout aussi surpris du rapprochement entre les deux opérateurs anciens rivaux, Orange Maroc ne devrait pas en sortir éprouvé. Et pour cause, les infrastructures passives mutualisées annoncées par Maroc Telecom et Inwi « seront ouvertes à tout opérateur détenteur d’une licence lui donnant droit au partage des infrastructures passives dans le strict respect de la règlementation en vigueur », ont tenu à rassurer les deux parties signataires. 

Pour Khalid Ziani, expert IT et Télécoms, « peu importe la structure du capital, ce qui est important, c’est de garantir la neutralité et l’impartialité de ces nouvelles joint-ventures et obtenir que les réseaux soient open access ».

Ainsi, quand bien même il ne fait pas partie des JV, Orange Maroc « peut disposer d’un accès à ces infrastructures mutualisées de la même manière et au même niveau que les deux autres opérateurs qui sont, eux, actionnaires », a-t-il confié à Le1.

Rappelons à ce propos les mésaventures judiciaires de l’opérateur historique sur le refus de partage d’infrastructures. Une erreur que ni l’une ni l’autre des parties ne voudront reproduire.

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