La famine sévit dans plusieurs régions du Soudan du Sud et la sécurité alimentaire de la moitié de la population pourrait être menacée d'ici juillet, a déclaré lundi le président du Bureau national des statistiques.
"Dans l'Etat de Unity (nord du pays), certains comtés sont classés en famine ou risque de famine", a précisé Isaiah Chol Aruai lors d'une conférence de presse à Juba.
Le pays est en proie à de violents combats entre forces gouvernementales fidèles au président Salva Kiir et rebelles engagés au côté de l'ex-vice-président Riek Machar. Le conflit, malgré un accord de paix en 2015, a fait plus de trois millions de réfugiés et déplacés et l'Onu, qui dénonce un "processus continu d'épuration ethnique", redoute un génocide comparable à celui qui s'est produit au Rwanda en 1994.
Aux effets du conflit s'ajoutent la hausse des prix de l'alimentation, les difficultés économiques et la mauvaise production agricole.
D'ici avril, a ajouté le président du Bureau national des statistiques, quelque 4,9 millions de Sud-Soudanais seront en situation d'insécurité alimentaire, et ce nombre devrait passer à 5,5 millions d'ici juillet.
Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, compte environ 11 millions d'habitants.
Dans une interview accordée la semaine dernière à Reuters, l'économiste en chef du Programme alimentaire mondial (Pam) des Nations unies, Arif Husain, classait le Soudan du Sud avec le Yémen, le nord-est du Nigeria et la Somalie parmi les quatre zones touchées par des famines susceptibles de faire, au total, plus de 20 millions de morts dans les six mois.
Reuters