La Chine rejette les critiques de Paris et Berlin sur le Xinjiang et Hong Kong

Le gouvernement chinois a rejeté jeudi les critiques de la France et de l'Allemagne à propos de la situation des musulmans ouïghours et des manifestations de Hong Kong en faveur de la démocratie.

D'après des organisations de défense des droits de l'Homme, plus d'un million de musulmans sont détenus au Xinjiang (nord-ouest de la Chine) dans des camps de rééducation politique.

Pékin récuse ce chiffre et évoque des «centres de formation professionnelle» destinés à lutter contre la radicalisation islamiste, en réaction à une série d'attentats sanglants attribués ces dernières années à des militants de l'ethnie ouïghoure, majoritaire au Xinjiang.

«Les affaires du Xinjiang relèvent entièrement des affaires intérieures de la Chine», a rétorqué le porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang, interrogé sur des propos tenus la veille par la chancelière allemande Angela Merkel et le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

«Nous nous opposons résolument aux ingérences dans les affaires intérieures de la Chine à propos du Xinjiang par qui que ce soit ou quelque puissance que ce soit», a-t-il ajouté devant la presse.

Devant des parlementaires allemands, Angela Merkel a souligné mercredi l'importance de critiquer les violations des droits de l'homme et a félicité les électeurs hongkongais de s'être exprimés lors du scrutin local de dimanche, qui a donné la victoire à l'opposition hostile à l'influence de Pékin.

Le Drian a appelé de son côté Pékin à fermer «les camps d'internement» au Xinjiang et à autoriser une visite de l'ONU sur place.

«Nous suivons avec une grande attention l'ensemble des témoignages et documents relayés par la presse» concernant le «système répressif mis en place dans cette région», a ajouté le ministre, évoquant les fuites de documents officiels publiées dimanche par un consortium de 17 médias du monde entier.

A propos de Hong Kong, Le Drian a fait observer que le résultat des élections avait «marqué un revers à l'égard des autorités de Pékin».

«Le discours qui est tenu aujourd'hui par Pékin sur la rupture entre l'opinion et les manifestants n'était pas juste», a-t-il ajouté devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.

A ce propos, le porte-parole chinois a martelé qu'aucun «gouvernement étranger, organisation ou individu n'a le droit de s'ingérer» dans les affaires de Hong Kong.

Avec AFP

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