En l’espace d’une semaine, et à deux reprises, le Qatar a accusé des avions militaires des Emirats Arabes Unis d’avoir violé son espace. Doha a tout de suite porté plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies. De leur côté, les Emirats arabes unis accusent des avions de chasse qataris d’avoir intercepté un avion de ligne émirati qui faisait route vers le Bahreïn. Ces différents incidents aériens, qui sont une réelle menace pour la sécurité de l'aviation civile dans la région, accentuent une situation déjà très envenimée entre Doha et Abu Dhabi qui ont rompu leurs relations diplomatiques en juin dernier.
U.S. Air Force Central Command, which is based at the sprawling al-Udeid Air Base in #Qatar, also did not immediately have any report about any incident involving a commercial aircraft in the region, said Lt. Col. Damien Pickart, an Air Force spokesman.
— Jon Gambrell جون (@jongambrellAP) January 15, 2018
Le Qatar, qui subit depuis sept mois les affres du blocus qui lui est imposé par quelques-uns de ses pairs du Conseil de coopération du Golfe, a formellement démenti cette information précisant qu’aucun de ses appareils militaires n’a intercepté un quelconque aéronef des Emirats arabes unis. Doha pointe du doigt un «mensonge d’Etat» de la part d’Abu Dhabi.
Pour leur part, les services du Commandement central américain qui tiennent leur quartier général à la base d’Al-Udeid dans la banlieue de Doha au Qatar, n’ont signalé «aucun mouvement de cette nature». Le porte-parole de l’U.S. Air Force Central Command, le lieutenant-colonel Damien Pickart, a cependant pris quelques distances : «les forces américaines ne surveillent pas systématiquement les vols civils et les opérations de l'armée de l'air du Qatar», façon très diplomatique de marquer une retenue de circonstance.
Autre facette de la crise qui ronge les relations entre les deux pays voisins, autrefois amis, c’est l’histoire de ce prince qatari qui affirme être retenu contre son gré aux Emirats arabes unis. Abu Dhabi a, à son tour, systématiquement rejeté ces accusations. Abdallah Ben Ali Al-Thani, cousin de l’Emir du Qatar, avait tenté en août dernier une vaine médiation entre Doha et les pays du blocus.
Pour rappel, en juin dernier, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte avaient brusquement rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar en l'accusant de soutenir des groupes extrémistes et de se rapprocher de l'Iran.