Les Etats-Unis ont ajouté vendredi plusieurs dizaines d’entreprises chinoises, dont SMIC, principal fabricant de puces du pays, et le constructeur de drones SZ DJI Technology, à leur liste noire.
Cette décision, prise quelques semaines seulement avant l’investiture de Joe Biden, fait figure de baroud d’honneur de l’administration Trump dans sa guerre commerciale avec Pékin.
La liste publiée par le département américain du Commerce comprend 77 entreprises et filiales, dont 60 sont chinoises. Reuters, qui avait annoncé la nouvelle quelques heures plus tôt, parlait de 80 firmes environ, pour la plupart chinoises.
Le département du Commerce précise que la présence de SMIC sur cette liste «découle de la doctrine chinoise de fusion militaro-civile (MCF) et de preuves d’interactions entre SMIC et des entités préoccupantes au sein du complexe militaro-industriel chinois».
Outre DJI, premier fabricant mondial de drones, AGCU Scientech, China National Scientific Instruments and Materials, et Kuang-Chi Group y figurent également pour avoir permis «des violations des droits de l’homme à grande échelle en Chine grâce à une collecte et à une analyse génétiques abusives ou à une surveillance de haute technologie».
Le ministère chinois des Affaires étrangères a exhorté vendredi les Etats-Unis «à cesser leur comportement erroné d’oppression injustifiée des entreprises étrangères».
L’administration Trump a souvent utilisé cette liste - où figuraient déjà plus de 275 entreprises et filiales basées en Chine - pour s’attaquer aux groupes chinois stratégiques.
Parmi ces entreprises figurent notamment le géant des télécoms Huawei Technologies Co et 150 de ses filiales, et ZTE Corp pour des violations de sanctions, ainsi que le fabricant de caméras de surveillance Hikvision, associé selon Washington à la répression exercée en Chine contre la minorité ouïgoure.
Le fabricant de puces SMIC, (Semiconductor Manufacturing International Corp) était déjà dans le collimateur de Washington depuis plusieurs mois. Le département du Commerce a imposé en septembre dernier aux fournisseurs de certains équipements de la société de demander une licence d’exportation après avoir conclu qu’il existait un “risque inacceptable” qu’elle puisse utiliser les équipements en question à des fins militaires.
Le mois dernier, le ministère américain de la Défense avait également placé la société sur une liste noire des entreprises contrôlées par l’armée chinoise ou liées à elle, empêchant les investisseurs américains d’acheter des titres des sociétés qui y figurent à partir de la fin de l’année prochaine..
SMIC a démenti à plusieurs reprises avoir des liens avec l’armée chinoise.
L’inclusion sur la liste des entités obligerait SMIC à demander une licence spéciale au département du Commerce avant qu’un fournisseur américain puisse lui envoyer des équipements essentiels, l’administration Trump tentant ainsi de limiter l’accès des entreprises chinoises aux technologies américaines pour la fabrication de puces.
Les relations entre Washington et Pékin sont de plus en plus tendues depuis l’an dernier, les deux premières économies mondiales étant en désaccord sur de multiples dossiers allant de la gestion par Pékin de l’épidémie de coronavirus, à la loi de sécurité nationale à Hong Kong en passant par les revendications chinoises en mer de Chine méridionale.