Nucléaire : Rouhani prépare la riposte de l’Iran

Le président iranien, Hassan Rouhani, a réagi hier soir dans une déclaration télévisée à la décision de Trump de se retirer de l’Iran Deal signé en 2015 par les 5+1 –les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU plus l’Allemagne-, en déclarant qu'il avait demandé à l’agence iranienne de l'énergie atomique de préparer les plans nécessaires pour l'enrichissement de l'uranium industriel afin de l'appliquer si nécessaire.

Pour Hassan Rouhani, et à «partir de maintenant, l’accord est entre l'Iran et seulement 5 pays. Nous devrions voir comment les cinq grands pays vont traiter l'affaire». «Nous allons attendre et parler avec nos amis et les signataires de l'accord, si cela garantit nos intérêts, nous resterons dans l'accord, sinon nous déciderons autrement » a ajouté le président iranien qui a ordonné à son ministre des Affaires étrangères, Javad Zarif, d’entamer des pourparlers avec les pays européens ainsi que la Chine et la Russie pour garantir la pérennité de l’accord.

Le président iranien a souligné que «Téhéran a toujours respecté ses engagements vis-à-vis de l’accord, alors que les Etats-Unis n'ont jamais respecté les leurs.»

Quelques heures plus tôt, le président américain, Donald Trump, annonçait sa décision d’annuler l’accord nucléaire signé avec l’Iran, et qu'il rétablira «le plus haut niveau de sanctions économiques» qui a été levé dans le cadre dudit accord en 2015, accomplissant l'une de ses promesses électorales majeures, en annulant un engagement majeur de la politique étrangère de l'administration Obama.

Trump, qui a dû faire face à une forte pression des alliés européens, notamment Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson lors de leurs  visites à Washington avant que le président américain ne prenne sa décision, n’a pas fléchi et est demeuré sur sa décision.

Pour sa part, l'ancien secrétaire d'Etat John Kerry, qui était l'un des architectes de l'accord sous le président Obama, a fustigé la décision de Donald Trump. Ce dernier a accusé l’ancien secrétaire d’Etat américain d’avoir «très mal négocié » l’accord et que Kerry «était celui qui a créé ce désordre en premier lieu » !

Les premières réactions à ce retrait n’ont pas tardé. Pour l’Iran, il s’agit d’une décision illégale, illégitime et qui va à l’encontre des conventions internationales. Pour  la Russie, cela constitue une menace pour la sécurité mondiale.

Pour Emmanuel Macron, la France «regrette » ce retrait, de même pour l’Allemagne et la Grande Bretagne regrettent. De son côté, Federica Mogherini, a estimé que l’Union européenne «est déterminée à respecter l’accord tant que l’Iran le fera.»

Pour leur part, Israël et la majorité des pays du Golfe ont accueilli favorablement la décision américaine la qualifiant d’«historique» et de «courageuse.»

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