L’Algérie, est confrontée à une résurgence préoccupante du diphthérie après la détection de cinq cas confirmés, dont deux décès, selon un communiqué du ministère de la Santé. Parmi les victimes : un ressortissant étranger de 25 ans et une fillette de 12 ans non vaccinée.
Longtemps tenue sous contrôle grâce aux campagnes de vaccination, la diphtérie refait surface dans un contexte marqué par une vigilance sanitaire accrue dans plusieurs régions du pays. Cette maladie infectieuse aiguë, provoquée par la bactérie Corynebacterium diphtheriae, s’attaque principalement aux voies respiratoires supérieures et peut causer des complications cardiaques ou neurologiques graves si elle n’est pas traitée à temps.
Selon la Direction de la santé et de la population de Skikda, épicentre de la maladie, les premiers symptômes observés chez les patients incluent un mal de gorge intense, une difficulté à avaler et une grande fatigue. En l’absence d’un diagnostic et d’un traitement rapide, la toxine produite par la bactérie peut entraîner une atteinte du cœur et du système nerveux, parfois fatale.
Qu’est-ce que la diphtérie ?
La diphtérie est une infection bactérienne transmissible par voie aérienne, notamment par les gouttelettes de salive. Elle provoque la formation d’une membrane dans la gorge pouvant gêner la respiration. Elle est hautement contagieuse et peut être mortelle dans 5 à 10 % des cas non traités. Le traitement repose sur l’administration d’antitoxine diphtérique et d’antibiotiques, combiné à un isolement strict des malades pour éviter toute transmission.
Face à cette situation, les autorités locales ont élevé le niveau d’alerte sanitaire et lancé une campagne de sensibilisation dans les communes les plus touchées, notamment Skikda et Filfila, afin d’encourager la population à se faire vacciner ou à recevoir une dose de rappel.
Le ministère de la Santé a rappelé que le vaccin contre la diphtérie est inclus dans le programme national élargi de vaccination (PNEV), administré dès la petite enfance sous forme de plusieurs doses combinées avec les vaccins contre le tétanos et la coqueluche. Ce protocole a permis pendant des décennies de maintenir la maladie à un niveau quasi nul.
L’apparition de ce foyer de diphtérie à Skikda constitue un signal d’alarme pour tout le système de santé algérien. Après plusieurs années sans cas signalé, la réémergence de cette maladie traduit une fragilisation de la couverture vaccinale et la nécessité d’une vigilance continue.