À Rabat, Bank Al-Maghrib a célébré ce 14 mai la deuxième édition de son Prix pour la recherche économique et financière. Derrière cette cérémonie, un message clair : l’avenir des politiques publiques se construira avec la science, la data et la jeunesse.
C’est dans un climat studieux mais résolument tourné vers l’avenir que s’est tenue la remise du Prix Bank Al-Maghrib pour la recherche économique et financière, une initiative lancée en 2022 pour stimuler l’écosystème académique national. Trente chercheurs, six finalistes, trois lauréats — mais surtout, une conviction partagée : l’économie marocaine a besoin de penseurs ancrés dans le réel et formés aux outils d’analyse les plus avancés.
Recherche et politique monétaire : des mondes qui convergent
Prenant la parole au nom du Gouverneur Abdellatif Jouahri, le Directeur Général de Bank Al-Maghrib, Abderrahim Bouazza, a ouvert la cérémonie par un plaidoyer en faveur d’un dialogue renforcé entre les banques centrales et le monde universitaire. Dans un monde confronté à des chocs inflationnistes, à des transitions écologiques complexes et à des tensions géopolitiques durables, la recherche devient un levier stratégique.

Un moment fort de la cérémonie a été la conférence du Gouverneur Christopher J. Waller, membre du Conseil des Gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, invité d’honneur de cette édition. Il a partagé une réflexion de haut niveau sur le rôle de la recherche académique dans la formulation des politiques publiques, en particulier monétaires, consolidant ainsi la portée internationale de l’événement.
Trois lauréats, trois sujets au cœur des priorités du pays
- Le Prix d’excellence a été décerné à Faïçal Lakhchen (Université Ibn Zohr, Agadir), pour son travail de modélisation sur les frictions financières et les cycles économiques. Une étude qui éclaire le fonctionnement de l’économie marocaine à travers un prisme quantitatif de haut niveau.
- Le Prix d’encouragement a récompensé Imane Bounadi (IAV Hassan II, Rabat), pour son analyse du coût environnemental de l’industrie de l’huile d’olive, et des leviers politiques pour y remédier. Un travail à la croisée de l’économie, de l’agronomie et de l’écologie.
- Enfin, le Prix coup de cœur a salué Oumaima Er-reyyahy (Université Hassan II, Casablanca), pour son étude sur l’efficacité de l’investissement public à l’échelle territoriale. Un sujet central pour les politiques de développement régional.
Une Banque centrale qui ouvre ses portes à la recherche
Partenariats avec les universités marocaines et étrangères, accueil de chercheurs-visiteurs, diffusion régionale des travaux, participation à des congrès internationaux… Bank Al-Maghrib multiplie les ponts avec le monde académique.
Et l’orientation est claire : inscrire la recherche dans la fabrique du débat économique national. Une conviction : c’est par la connaissance que se gagne la bataille de l’avenir.