Dans un climat déjà marqué par des tensions géopolitiques, la scène médiatique marocaine est ébranlée par des allégations sensationnelles émises par Mayssa Salama Ennaji. Lors d'une déclaration publique chez le journaliste Elmahdaouy, la célèbre figure publique a accusé Chama Darchoul, connue dans les milieux journalistiques, d'opérer pour le compte du Mossad, le service de renseignement israélien, sous le nom de code « Chaco ».
Ces affirmations viennent alimenter un récit déjà dense de machinations secrètes et de campagnes de recrutement clandestines. Mayssa Salama Ennaji soutient que Chama Darchoul aurait tenté de la recruter pour le compte de l'agence israélienne d'espionnage, offre qu'elle dit avoir fermement déclinée. En guise de représailles, celle qui se présente comme une spécialiste du «Soft Power» et des «Services militaires non armés» aurait orchestré une campagne de diffamation et d'intimidation visant Ennaji.
Selon Mayssa, les activités de Darchoul ne se limitent pas à des tentatives isolées de recrutement. Elle serait au cœur d'une opération plus vaste visant à enrôler des journalistes marocains pour le Mossad, en utilisant comme appât des voyages organisés à Tel-Aviv, prétendument pour renforcer les liens bilatéraux et promouvoir la compréhension mutuelle à la suite des Accords d'Abraham.
Plus encore, il a été avancé que Darchoul aurait bénéficié d'un contrat lucratif, rémunéré en shekels, pour gérer l'image de David Govrin, le chef du bureau de liaison israélien à Rabat. Cependant, un conflit à «caractère intime» aurait conduit Govrin à annuler le contrat et à se distancer de l'agente présumée.
Par ailleurs, les activités de Darchoul ne se limiteraient pas à Israël. Ennaji a évoqué un mandat, rémunéré à huit millions de dirhams, pour le compte des Émirats Arabes Unis. Darchoul avait comme mission de diriger une campagne médiatique contre les islamistes du PJD au Maroc lors des élections de 2016, ajoutant ainsi une autre couche de complexité à la toile d'influence régionale.
La dernière allégation, et peut-être la plus grave dans le contexte actuel au Moyen-Orient, est que Darchoul serait impliquée dans une mission visant à détourner l'attention des Marocains des événements tragiques de Gaza. Dans une vidéo ayant récolté plus de 3 millions de vues, Darchoul accuse des Marocains qui avaient affiché leur enthousiasme à la détente diplomatique entre le Maroc, les États-Unis et Israël de vouloir nuire à la monarchie et à la Commanderie des Croyants.
L'objectif serait de semer la discorde et la division au sein de la société marocaine, un acte qui s'est manifesté ce dimanche à l'occasion de la marche de solidarité avec le peuple palestinien à Tanger. La manifestation a été le théâtre d’attaques verbales inacceptables amplifiées par haut-parleur, visant les deux journalistes marocains. Les termes utilisés s’inscrivent dans une logique de diffamation, d’incitation à la haine et à la violence.
À noter que « Chaco » a bien précisé sur sa page Facebook qu'elle était contre la normalisation «Business» avec Israël, mais tenait à une normalisation avec l'État hébreu dans les domaines militaires et de renseignements.
« Elle ne peut pas dire autrement, car elle travaille pour l'agence d'espionnage israélien, le Mossad », a déclaré Mayssa dans l'émission d'Elmahdaouy.
Les accusations de Mayssa Salama Ennaji, si elles sont corroborées, constitueraient une première dans les annales des renseignements au Maroc et pourraient non seulement mettre Chama Darchoul sous le couperet de la justice, mais aussi engendrer une multitude d'interrogations sur les pratiques du Mossad au Maroc.
La communauté internationale, tout comme le public marocain, attendra sans aucun doute une réponse claire et des preuves tangibles pour éclaircir cette affaire d'une extrême délicatesse.