Le retour du Royaume du Maroc au sein de l’Union africaine, événement phare du 28ème sommet ordinaire de l'UA qui se tiendra à Adis Abeba, sera accompagné par la réalisation d’un rêve continental : «Une Union africaine entièrement autofinancée»
- 70% du budget de l’UA provenait de dons non africains !
Tous les États membres de l’Union africaine se sont engagés à financer l’organisation continentale à partir de ce mois de janvier. «Le financement de l’Union, une décision adoptée par les chefs d’Etat et de gouvernement à Kigali (Rwanda) en juillet 2016 visant à promouvoir l’autonomie financière, sera effectif en janvier 2017», a déclaré, lors d’une conférence de presse tenue vendredi au siège de l’UA, Erastus Mwencha, vice-président de la Commission de l’Union africaine.
"L'ensemble des Etats membres de l’UA vont mettre en place un système de prélèvement de 0,2% sur les importations admissibles pour financer l’institution", a-t-il précisé, soulignant que ce prélèvement est important pour mobiliser un financement adéquat, prévisible et durable pour la réussite de la mise en œuvre des programmes de l’UA.
Cette retenue de 0,2% concerne la valeur des marchandises importées d’un État membre à un État non membre, qui se trouve à l’extérieur du continent. Ce prélèvement permettra, selon lui, de financer 100% du budget opérationnel de l’UA, dont 75% sera consacré au budget du programme, tandis que 25% du budget sera destiné à soutenir les opérations de maintien de la paix. La valeur cible de ces prélèvement dépasserait 1,5 milliard de dollars par an, ce qui est déjà plus que le budget annuel de l'UA.
«Cette taxe allégera la pression sur les Etats, permettra de réduire la dépendance vis-à-vis des fonds des partenaires pour la mise en œuvre des programmes continentaux et d’alléger les pressions exercées sur les trésors nationaux» a précisé M. Mwencha.
Le Kenya, le Rwanda, le Tchad, l’Ethiopie et la République du Congo, sont les premiers pays à adopter le prélèvement des 0.2%
«Il est important, a ajouté Mwencha, de noter que certains pays ont déjà pris des mesures pour mettre en place ce système. Il s’agit notamment du Kenya, du Rwanda, du Tchad, de l’Ethiopie et de la République du Congo ». La nouvelle initiative permettra à l’UA d’atteindre l’autonomie financière, «valeurs panafricaines fondamentales de l’Organisation de l’unité africaine (OUA)», a-t-il souligné.
Près de trente États membres ne parviennent pas, en partie ou en totalité, à créer annuellement en moyenne un déficit de financement important entre le budget prévu et le financement effectif, entravant l’efficacité de l’exécution du programme de l’UA.
Lors de ce Sommet, les chefs d'État et de gouvernement africains vont également délibérer sur la rationalisation des activités de l'UA afin d'améliorer l'efficacité et améliorer ainsi la prestation des services aux citoyens du continent.
La session du matin verra la remise des volumes historiques de Hashim Mbita à l'UA et l'annonce des résultats des élections pour le poste de président de la Commission de l'UA. En effet, Nkosazana Dlamini-Zuma, de l'Afrique du Sud, démissionne en tant que présidente de la Commission de l'UA après quatre ans à la barre. Cinq candidats se disputent le poste.
Nawfal Laarabi Follow @nawfal