Le président américain Donald Trump va déclarer l’«urgence nationale» pour boucler le financement du mur qu’il veut ériger à la frontière avec le Mexique afin de lutter contre l’immigration clandestine, a annoncé jeudi le chef de la majorité républicaine du Sénat.
Selon le sénateur Mitch McConnell, le président « a indiqué qu’il était prêt à signer » le compromis budgétaire obtenu entre parlementaires démocrates et républicains afin d’éviter une nouvelle paralysie budgétaire.
Procédure rare qui autorise le président des États-Unis à contourner le Congrès pour mobiliser des fonds, le recours par Trump à l’«urgence nationale » a été confirmé ce soir par la Maison-Blanche.
Cette annonce divise la classe politique américaine et la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a annoncé ce soir, dans une première réaction, vouloir ester en justice pour stopper la démarche de Trump que lui confère la législation américaine.
En effet, une loi votée en 1976, le National Emergencies Act, autorise le président des États-Unis à invoquer une « urgence » nationale pour activer des pouvoirs extraordinaires. Le cas échéant, cela permettrait à Donald Trump de contourner le Congrès et de s’appuyer sur l’armée pour construire l’édifice qu’il réclame.
Tous les présidents des États-Unis ont fait usage de ces dispositions, mais dans des circonstances différentes. George W. Bush avait notamment décrété l’urgence après les attentats du 11 septembre 2001 et Barack Obama en avait fait de même lors de l’épidémie de grippe H1N1.