Alors que les algériens sont appelés aux urnes le 18 avril prochain pour élire un nouveau président ou reconduire Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat - en dépit de son état de santé-, on a enregistré jusqu’à présent pas moins de 94 candidatures à la magistrature suprême. Une inflation qui en dit long sur le climat politique régnant dans le pays, marqué par des suspicions légitimes quant à l’intention du pouvoir et surtout de l’armée qui fait et défait tout locataire du Palais d’El Mouradia.
A moins de trois mois de ce scrutin, les observateurs et les médias à Alger s’interrogent déjà sur la crédibilité à accorder à cette consultation. L’attentisme est le maître mot rompu ce vendredi après-midi par le plus vieux parti d’opposition, en l’occurrence le Front des Forces Socialistes (FFS).
Suite à la réunion de son Conseil national et après une évaluation de la situation politique dans le pays, le FFS a publié un communiqué incendiaire et un véritable « J’accuse » contre le régime traité de tous les noms.
Le Conseil National considère que les conditions d’une élection démocratique, libre, honnête et transparente, à trois mois de la tenue du prochain scrutin présidentiel, ne sont pas réunies.
De ce fait, le FFS ne présentera pas de candidat et ne soutiendra aucun candidat dont la participation ne servirait qu’à donner une façade faussement démocratique à un scrutin fermé d’avance au profit du candidat du régime.
Le FFS appelle la population- qui sait déjà que son vote ne comptera pour rien dans les résultats du scrutin et que les résultats officiels ne reflèteront en rien le niveau réel de participation- à boycotter activement, massivement et pacifiquement un scrutin qui ne viserait qu’à pérenniser un régime autoritaire et liberticide.
Le parti historique de Hussein Ait Ahmed a lancé un appel à la mobilisation des algériennes et des algériens après avoir passé au crible le bilan du régime sur tous les plans.