Pandémie, sécheresse, crise économique et sociale, crise chronique de l'enseignement, crises diplomatiques, autant de voyants rouge que tout haut responsable marocain patriote, intègre et compétent doit prendre en compte dans l'exercice de ses fonctions.
Cette situation alarmante semble échapper au Directeur Général de l'Agence pour la Promotion et le Développement Économique et Social des Provinces du Sud du Royaume, APDS, Jabrane Reklaoui. Ce haut responsable n'a trouvé mieux pour démarrer l'exercice 2022 que de lancer un marché public pour la construction de l'extension du lycée français de Dakhla, Odette du Puigaudeau. Un établissement géré par le très riche réseau privé OSUI, qui réalise un Chiffre d'Affaires annuel d'environ 616 millions de dirhams au Maroc, rien qu'en frais de scolarité. Un scandale !
Jabrane Reklaoui, Directeur Général de l'APDS vit sur une autre planète. Que le tourisme s'écroule, que l'école publique s'effondre, que la France diffame nos institutions, que les jeunes des provinces du sud restent au chômage rien n'est prioritaire pour lui que l'extension d'un lycée géré par le très riche programme français, OSUI.
Le 28 janvier 2022, l'APDS, connue communément par l'Agence du Sud, a lancé un appel d'offre pour des travaux d'extension de l'école Odette du Puigaudeau de l'OSUI à la ville de Dakhla. Un appel d'offre constitué en quatre lots, d'une valeur estimée à 6.328.748,00 de dirhams.
Priorité N°1 de Jabrane Reklaoui en 2022, l'extension du Lycée français
Comme mentionné sur le tableau ci-dessus, l'appel d'offre relatif à l'extension du Lycée français est le premier à être lancé cette année par l'APDS. Les numéros des AO ne mentent pas : 01/2022, 02/2022, 03/2022 et 06/2022.
Nos recherches nous ont également révélé qu'il s'agit du seul projet lancé cette année concernant la ville de Dakhla par l'Agence du Sud.
Pourquoi donc Jabrane Reklaoui s'est-il précipité à lancer les consultations sur ce projet dès le début de l'année? L'OSUI ou lui-même, ont-ils craint que les relations entre Rabat et Paris s'enveniment davantage et capotent leurs projets? A-t-il subit la pression de l'OSUI pour que les travaux soient achevés avant la rentrée prochaine pour ne pas perdre une année de chiffre d'affaires? Nous n'avons pas de réponse.
En 2020, l'OSUI a constaté un Chiffre d'Affaires de 58 millions d'euros
Pour éclairer nos lecteurs, l'OSUI, Office Scolaire et Universitaire International, est un réseau privé d'établissements scolaires affiliés à la mission laïque française. Installé au Maroc depuis 1996, il est venu en renfort du système AEFE ( Agence pour l’enseignement français à l’étranger), submergé par la forte demande marocaine.
Contrairement aux écoles AEFE, directement gérées par la France et le Ministère des Affaires Etrangères français et reçoivent des subventions publiques, les écoles OSUI sont auto-financées.
Le programme OSUI étant une association sans but lucratif, ne génère pas de bénéfices et se doit de réinvestir le chiffre d’affaire engrangé par les frais de scolarité des élèves, dans les locaux, les équipements et l'équipe pédagogique et administrative.
Le caractère privé de ce réseau, implique logiquement des tarifs bien plus élevés que ceux de l'AEFE. Un business qui a généré en 2020 un chiffre d'affaires de 57 934 873 d'euros, soit 613.581.928,00 de dirhams pour seulement 10 établissements.
Financer un lycée privé français avec de l'argent public, une hérésie
Si l'Etat français ne donne pas de subvention au programme OSUI au Maroc, pourquoi donc l'Agence du Sud va-t-elle le faire ? Même la carte de la cause nationale ne marche pas dans ce cas d'espèce. Ce n'est pas une école privée, gérée par une association française qui fera le poids.
En se faisant entrainer dans cette affaire, M. Jabrane Reklaoui ne rend pas service aux parents qui ont accepté de payer plus cher parce que l'OSUI leur a fait comprendre que c'est notamment pour investir dans le maintien d'une qualité constante d'enseignement.
Alors que toute la région Dakhla-Oued Eddahab a besoin du moindre dirham en ce contexte de crise socioéconomique et de tensions géostratégiques, Jabrane Reklaou veut mobiliser plus de 6,3 millions de dirhams ainsi que des ressources humaines et administratives de l'APDS, de la préfecture et des services centraux et plusieurs mois d'aller-retour au profit d'un privé français bien loti. Une hérésie.
L’appel d’offre comme source, une volonté pour faire du buzz d’où un cocktail méchant et certainement diffamatoire.
En résumé le drame d une certaine presse au maroc.