Le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable a annoncé, lors d’une réunion tenue le 10 septembre à Rabat avec les distributeurs, l’entrée en vigueur au 1er janvier 2026 d’un système de marquage et de traçabilité des produits pétroliers. Ce dispositif, censé lutter contre la fraude et sécuriser les recettes fiscales, représente un coût annuel estimé à 240 millions de dirhams.
Si l’objectif affiché est clair, la méthode soulève de vives inquiétudes. Les distributeurs de carburants pointent trois zones d’ombre. D’abord, la faisabilité technique : adapter en trois mois dépôts, terminaux et stations-service à un système aussi complexe paraît irréaliste. Ensuite, la responsabilité en cas de litige : que se passera-t-il si un marquage défectueux entraîne des pannes ou des contrôles erronés ? Enfin, l’impact financier : qui paiera la facture ? Les distributeurs redoutent que les coûts soient répercutés sur le consommateur final, au risque d’alourdir encore le prix à la pompe.
Le contexte rend la question explosive. À la veille des élections législatives, toute hausse du carburant peut rallumer la grogne sociale.
Officiellement, le gouvernement défend une réforme nécessaire pour moraliser le secteur et protéger les recettes fiscales. Mais sans réponses précises aux interrogations des distributeurs et sans garanties pour les consommateurs, ce chantier technique pourrait vite se transformer en enjeu politique et social hautement inflammable.







