New York, 29 septembre 1991.
Dans une suite new-yorkaise, Sa Majesté le Roi Hassan II, alors en visite officielle aux États-Unis, serre la main d’un entrepreneur immobilier américain encore inconnu du grand public : Donald Trump. La scène, immortalisée par Mohamed Maradji, le photographe des trois rois, vient de ressurgir des archives. Et elle résonne aujourd’hui avec une ironie saisissante de l’Histoire.
Une visite royale stratégique
À la fin de septembre 1991, le souverain marocain effectue un voyage officiel à Washington, accueilli par le président George H. W. Bush. Cette visite s’inscrit dans une période charnière : le Maroc joue un rôle actif dans les efforts de paix au Proche-Orient et s’impose comme partenaire clé des États-Unis dans le monde arabe. Quelques jours plus tard, à New York, Hassan II prend part à la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies et multiplie les rencontres diplomatiques et économiques, dont celle, inattendue, avec Donald Trump.
Le croisement de deux destins
Sur ce cliché, l’artisan de la Marche Verte salue celui qui, trente ans plus tard, deviendra président des États-Unis et reconnaîtra, le 10 décembre 2020, la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
Une poignée de main anodine, devenue rétrospectivement le symbole d’un passage de témoin entre deux hommes aux trajectoires singulières : l’un, bâtisseur d’unité nationale et visionnaire du dialogue arabo-américain ; l’autre, chef d’État au style disruptif, dont la décision historique allait sceller une vérité politique et diplomatique portée par le Royaume depuis près d’un demi-siècle.
La photo d’un moment suspendu
Mohamed Maradji, fidèle témoin de l’Histoire marocaine contemporaine, saisit ici plus qu’une image : une coïncidence temporelle entre deux époques, deux leaderships et une même conviction, celle que le Maroc, par sa constance et sa légitimité, finit toujours par voir triompher la vérité de sa cause.







