Le Département d’État américain s’apprête à ordonner le départ de tout le personnel non essentiel de l’ambassade des États-Unis à Bagdad, ont indiqué mercredi deux responsables américains sous couvert d’anonymat. Cette décision, motivée par les menaces proférées par l’Iran d’attaquer les bases militaires américaines dans la région.
L’ambassade de Bagdad, qui opérait déjà avec un effectif réduit, ne sera que partiellement affectée par cette mesure. En parallèle, le Département d’État autorise également le départ, sur une base volontaire, des employés non essentiels et des membres de leur famille en poste à Bahreïn et au Koweït.
Le Pentagone, de son côté, se tient prêt à appuyer une éventuelle opération d’évacuation du personnel diplomatique basé à Bagdad, a précisé un troisième responsable américain.
« Le Département d’État s’apprête à ordonner le départ du personnel de l’ambassade des États-Unis à Bagdad. L’intention est de procéder par des moyens commerciaux, mais l’armée américaine est en alerte au cas où une aide serait requise », a déclaré un autre responsable américain. « La sécurité de nos militaires et de leurs familles demeure notre priorité absolue, et le Commandement central américain surveille de près les tensions qui se développent au Moyen-Orient », a ajouté le responsable.
« Le Commandement central travaille en étroite coordination avec nos homologues du Département d’État, ainsi qu’avec nos alliés et partenaires dans la région, afin de maintenir un état de préparation constant pour soutenir un large éventail de missions dans le monde entier à tout moment », a-t-il poursuivi.
L’Iran menace de viser les bases américaines au Moyen-Orient
Le ministre iranien de la Défense, Aziz Nasirzadeh, a déclaré plus tôt dans la journée que Téhéran frapperait les bases américaines dans la région si des négociations nucléaires échouaient ou si un conflit éclatait avec Washington. « Certains responsables de l’autre camp menacent d’un conflit si les négociations n’aboutissent pas. Si un conflit nous est imposé… toutes les bases américaines sont à notre portée et nous les viserons avec audace dans les pays hôtes », a affirmé Nasirzadeh lors d’une conférence de presse.
La mission officielle iranienne auprès des Nations unies a publié sur X/Twitter que Téhéran « ne cherche pas à acquérir l’arme nucléaire, et que le militarisme américain ne fait qu’alimenter l’instabilité ».
« Les menaces de “force écrasante” ne changeront pas les faits : l’Iran ne cherche pas à acquérir l’arme nucléaire, et le militarisme américain ne fait qu’alimenter l’instabilité. L’héritage du CENTCOM dans l’alimentation de l’instabilité régionale, par l’armement des agresseurs et la complicité dans les crimes israéliens, lui ôte toute légitimité pour s’exprimer sur… »
— Mission de la R.I. d’Iran auprès de l’ONU, New York (@Iran_UN), 11 juin 2025
L’administration Trump a déclaré que les négociations en cours sur le nucléaire entre les États-Unis et l’Iran auront lieu jeudi. De leur côté, les responsables iraniens ont annoncé qu’elles se tiendraient dimanche à Oman.
Le président américain Donald Trump a déclaré dans une interview publiée mercredi qu’il était de moins en moins confiant quant à la possibilité que l’Iran accepte d’arrêter l’enrichissement d’uranium dans le cadre d’un accord nucléaire avec Washington.
Un autre responsable américain a précisé qu’aucun changement n’était intervenu dans les opérations de la base aérienne d’Al Udeid, au Qatar — la plus grande base militaire américaine au Moyen-Orient — et qu’aucun ordre d’évacuation n’avait été donné pour les employés ou les familles liés à l’ambassade américaine au Qatar, qui continue de fonctionner normalement.