L’expulsion de 16 élèves de l’école relevant de l’université Al Akhawayn à Ifrane continue de susciter des réactions. L’ancien Ministre d’État marocain chargé des Droits de l’Homme et des Relations avec le Parlement, El Mostapha Ramid, est intervenu publiquement pour exprimer sa solidarité avec les familles et demander l’ouverture d’une enquête officielle.
Dans une publication sur Facebook, El Mostapha Ramid a affirmé son soutien aux parents des élèves concernés, estimant que « les enfants ne doivent en aucun cas être sanctionnés pour des différends qui opposent leurs parents à la direction ». L’ancien ministre a appelé le ministère de l’Éducation nationale à dépêcher « de toute urgence » une commission d’enquête et d’inspection, et exhorté le Conseil national des droits de l’Homme, via sa commission sur les droits de l’enfant, à intervenir pour garantir la protection nécessaire.
Ramid a qualifié les expulsions de « dépassement grave » et de « décision arbitraire », soulignant qu’il est urgent d’y mettre fin.
Traduction du post de EL Mostapha Ramid
Toute ma solidarité…
Toute ma solidarité avec les parents des seize élèves expulsés par l’Américain ex-Marine, d’une école affiliée à l’université Al Akhawayn à Ifrane.
Toute ma solidarité également avec le docteur Youssef Abouabdallah, son épouse la docteure Iman El Makhloufi, ainsi qu’avec les autres parents.
Il incombe au ministère de l’Éducation nationale d’envoyer d’urgence une commission d’enquête et de vérification sur ce dossier, et d’imposer le respect du droit des enfants à l’instruction et à l’éducation.
Il incombe aussi au Conseil national des droits de l’Homme, représenté par sa commission des droits de l’enfant, d’assumer son devoir de protection nécessaire.
Quelles que soient les situations des parents, il n’est pas permis de punir les enfants pour ce qui peut être reproché aux parents, à tort ou à raison.
Ce qui s’est passé dans cette école constitue un grave dépassement et un abus manifeste, auquel il faut mettre fin sans délai.
Dieu est garant de la réussite.
Les griefs des familles
De leur côté, les parents soutiennent que les expulsions feraient suite à leur opposition à une hausse jugée excessive des frais de scolarité, atteignant selon eux jusqu’à 200%. Ils affirment que la décision aurait été prise unilatéralement par le directeur de l’école, sans consultation du conseil d’administration ni de l’association des parents d’élèves.
Certains estiment également que le directeur n’aurait pas rempli toutes les conditions légales pour occuper ce poste. Ils avancent qu’il cumulerait cette fonction avec la direction d’une autre école aux États-Unis, ce qui pourrait représenter un conflit d’intérêts.
Les familles affirment en outre que la qualité de l’enseignement se serait dégradée, évoquant l’absence de programme clair, le regroupement de plusieurs niveaux en quelques classes seulement, ou encore le recours ponctuel à des outils numériques pour la préparation des cours. Elles disent aussi avoir alerté sur des comportements jugés inappropriés de certains enseignants étrangers recrutés par la direction.
Selon l’association des parents d’élèves, plusieurs courriers auraient été adressés à différentes instances, notamment le Conseil des ministres de l’université, le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de l’Enseignement supérieur, ainsi qu’aux autorités locales. Les familles affirment n’avoir reçu aucune réponse jusqu’à présent.