Le Premier ministre britannique Keir Starmer doit annoncer dimanche la reconnaissance officielle de l’État de Palestine, une décision qualifiée d’historique et hautement symbolique dans le contexte d’une aggravation du conflit au Proche-Orient.
En juillet dernier, Sir Keir Starmer avait prévenu que son gouvernement franchirait ce pas si Israël ne respectait pas une série de conditions. Londres avait demandé à Benjamin Netanyahu de :
- mettre fin à « la situation intolérable à Gaza » ;
- accepter un cessez-le-feu ;
- s’engager pour une paix durable et soutenable ;
- autoriser la reprise de l’aide humanitaire par les Nations unies ;
- renoncer à toute annexion de la Cisjordanie.
Or, non seulement aucune de ces conditions n’a été remplie, mais la situation humanitaire s’est dramatiquement détériorée.
À l’annonce de l’intention britannique, le gouvernement israélien a immédiatement rejeté la démarche. Le Premier ministre Netanyahu a accusé Londres de « récompenser le terrorisme monstrueux du Hamas et de punir ses victimes ».
Gaza sous le feu et sous la famine
L’armée israélienne a lancé une vaste offensive terrestre pour prendre le contrôle total de Gaza City et détruire le Hamas. Ces opérations, qualifiées de « totalement imprudentes et effroyables » par la cheffe de la diplomatie britannique Yvette Cooper, ont suscité une large condamnation internationale.
Sur le terrain, la situation humanitaire est critique : l’ONU a déclaré un état de famine à Gaza City, aggravant encore la pression sur la communauté internationale.
Au début du mois, une commission d’enquête des Nations unies a conclu qu’Israël avait commis un génocide contre les Palestiniens de Gaza. Israël a rejeté ce rapport, le qualifiant de « mensonger et biaisé ».
Un tournant diplomatique majeur
La décision britannique, si elle est confirmée dimanche, marquerait une rupture diplomatique importante : le Royaume-Uni rejoindrait le camp des pays qui reconnaissent officiellement la Palestine comme État souverain, accentuant l’isolement diplomatique d’Israël et posant de nouvelles questions sur l’équilibre des alliances au Proche-Orient.