À la veille de l’ouverture de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies, trois puissances occidentales – le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie – ont annoncé, dimanche, la reconnaissance officielle de l’État de Palestine. Une décision concertée qui s’inscrit dans une dynamique croissante de soutien à la solution à deux États, alors que la guerre menée par Israël à Gaza entre dans sa deuxième année et suscite de plus en plus de critiques internationales.
Royaume-Uni
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a confirmé la décision de son gouvernement dans un message vidéo solennel :
« Face à l’horreur grandissante au Moyen-Orient, nous agissons pour maintenir vivante la possibilité de la paix et de la solution à deux États. Cela signifie un Israël sûr et sécurisé aux côtés d’un État palestinien viable. À l’heure actuelle, nous n’avons ni l’un ni l’autre. »
Dès juillet, le chef du gouvernement travailliste avait averti qu’en l’absence de « mesures substantielles » de la part d’Israël, le Royaume-Uni procéderait à la reconnaissance en septembre. Londres a ainsi devancé son annonce, malgré l’opposition déclarée de Tel-Aviv qui a qualifié la décision d’« absurde ». Le vice-Premier ministre David Lammy a, pour sa part, insisté sur l’urgence : « le moment est venu de se lever pour la solution à deux États ».
Canada
Le Canada, par la voix de son Premier ministre Mark Carney, a officialisé sa reconnaissance presque simultanément. Dans un message publié sur X, il a déclaré :
« Le Canada reconnaît l’État de Palestine et offre son partenariat pour bâtir la promesse d’un avenir pacifique tant pour l’État de Palestine que pour l’État d’Israël. »
Cette décision fait suite à l’engagement pris par Ottawa lors de la précédente session de l’Assemblée générale des Nations unies, où il avait annoncé son intention d’agir en septembre 2025.
Australie
De l’autre côté du globe, le Premier ministre Anthony Albanese et la ministre des Affaires étrangères Penny Wong ont présenté une déclaration conjointe soulignant que la reconnaissance de la Palestine vise à « redonner un élan à la solution à deux États », laquelle doit débuter par un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages encore détenus.
Le trio rejoint la France, le Luxembourg et Malte, qui ont annoncé récemment leur intention de reconnaître la Palestine lors de l’Assemblée générale. Cette dynamique traduit une volonté de plus en plus affirmée au sein des démocraties occidentales de peser sur un conflit enlisé et d’exercer une pression accrue sur Israël, isolé face à la montée des critiques internationales.
Alors que la situation humanitaire à Gaza reste dramatique et que les perspectives de paix semblent bloquées, la reconnaissance formelle de l’État de Palestine par trois pays du G7 constitue une étape diplomatique majeure. Elle envoie un signal fort : pour Londres, Ottawa et Canberra, la survie de la solution à deux États dépend désormais d’actes concrets, et non plus de simples déclarations de principe.