Philippe Bouyssou : le maire d’Ivry-sur-Seine qui joue les consuls du Polisario

Quand l’activisme municipal flirte avec l’ingérence étrangère

Alors que des chefs d’entreprises français, menés par l’ambassadeur Christophe Lecourtier, participaient au Forum Maroc–France à Dakhla, sur un territoire marocain reconnu comme tel par la République française, un autre visage de la France officielle se livrait à une tout autre mise en scène.

À Ivry-sur-Seine, commune de la banlieue parisienne, le maire communiste Philippe Bouyssou transformait discrètement son hôtel de ville en antichambre du front séparatiste sahraoui, dépensant de l’argent public pour soutenir une cause que Paris n’a jamais reconnue.

Entre contradictions diplomatiques et dérives idéologiques, le cas Bouyssou illustre les ambiguïtés d’une certaine gauche française – celle qui, sous couvert d’humanisme, ouvre ses portes à la propagande d’Alger et du Polisario.

De la solidarité au militantisme : dérive d’un mandat municipal

Depuis 2016, Philippe Bouyssou a méthodiquement installé à Ivry une diplomatie parallèle. Ce qui fut jadis un simple jumelage culturel s’est mué en plateforme de propagande pro-Polisario, avec cérémonies, subventions et voyages officiels vers les camps de Tindouf.

Selon le site d’information Le360, les archives municipales montrent des déplacements répétés en Algérie, sous prétexte de « missions humanitaires », où Bouyssou pose, drapeau du Polisario en main, aux côtés de Brahim Ghali, chef des milices séparatistes.

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En 2023, il formalise un jumelage entre Ivry et Mejik, un camp installé sur le sol algérien, véritable enfer pour des populations prises en otage, présenté comme une « ville sahraouie libérée ». Un geste symbolique, mais politiquement lourd : il légitime de facto une entité non reconnue par la France.

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Ce jumelage, financé par les impôts des Ivryens, s’est accompagné de subventions municipales de 6.000 euros au profit d’ONG gravitant autour du Polisario, des décisions contestées en conseil municipal et dénoncées par des élus locaux. Des manifestations, parfois sous protection policière, ont accompagné ces votes. Mais le maire a tenu bon, convaincu de servir une « cause juste ».

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Un activisme aux relents algériens

Derrière cette posture de solidarité, des liens plus troubles apparaissent. Selon Le360 citant plusieurs sources diplomatiques et municipales, les activités pro-Polisario d’Ivry seraient discrètement soutenues par des circuits algériens, via des associations relais. Les médias d’État algériens relaient régulièrement les prises de position du maire, notamment ses attaques contre la « position hypocrite de la France » sur le Sahara.

Ce tropisme n’est pas anodin. En se rendant à Tindouf, Bouyssou entre dans un théâtre politique entièrement contrôlé par Alger. Là où les Sahraouis vivent sous tutelle militaire, il vient prêcher la « liberté des peuples ». Ironie tragique : ses interlocuteurs ne sont ni élus ni libres.

Liaisons dangereuses : Bouyssou et le banquier du Polisario

Parmi ses fréquentations, un nom revient : Oubi Bouchraya, prétendu « diplomate » du Polisario, accusé de détournement d’aides européennes et de blanchiment via des biens immobiliers en Espagne et aux Canaries.

Les deux hommes se retrouvent régulièrement à Paris, affirme Le360. Ils co-organisent des conférences, et ont même déposé plainte contre le Maroc en 2021, sous couvert de défense du droit international.

Mais derrière cette façade judiciaire, plane le soupçon d’un échange de services : Bouyssou fournit visibilité et respectabilité institutionnelle ; Bouchraya apporte relais médiatiques, logistique militante et peut-être financements.

Résultat : Ivry est devenue la vitrine européenne du Polisario, un modèle exporté à d’autres municipalités de gauche radicale, dans un silence assourdissant de l’État français.

Un affront à la République et à ses principes diplomatiques

À l’heure où la diplomatie française reconnaît le Sahara comme territoire marocain et approfondit ses partenariats économiques à Dakhla, le cas d’Ivry-sur-Seine interroge.

Comment un maire français peut-il, en toute impunité, promouvoir un mouvement armé — dénoncé aux États-Unis comme groupe terroriste et non reconnu par la France — financé de surcroît par un régime étranger, sans que cela ne soulève la moindre question à Matignon ?

Ce n’est plus un simple excès militant : c’est une ingérence étrangère par procuration municipale. Pendant que des entrepreneurs français bâtissent des ponts économiques au Sahara marocain, un élu de la République dépense des fonds publics pour nourrir la division.

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