Le cofondateur d’Uber et le patron de Red Sea Global rejoignent le cercle restreint des personnalités étrangères distinguées naturalisées par décret royal, dans le cadre d’une stratégie assumée de MBS d’attraction des talents internationaux. Les deux hommes auraient par ailleurs embrassé l’Islam.
Un décret royal publié a accordé la nationalité saoudienne à deux figures américaines de la scène économique mondiale : Travis Kalanick, cofondateur d’Uber et dirigeant de CloudKitchens, et John Pagano, directeur général de Red Sea Global, pilier du développement touristique du royaume. Une décision symbolique inscrite dans la logique de la Vision 2030, le vaste programme de diversification économique lancé par le prince héritier Mohammed ben Salmane.
À 49 ans, Travis Kalanick incarne l’esprit d’entreprise qui a bouleversé la mobilité urbaine mondiale. Cofondateur et ancien PDG d’Uber, il a hissé la société à une valorisation de 150 milliards de dollars avant son départ en 2017.
Aujourd’hui, il dirige CloudKitchens, un réseau mondial de cuisines virtuelles destinées à la livraison, présent dans plus de 400 sites, dont plusieurs au Moyen-Orient sous la marque KitchenPark (Arabie saoudite, Koweït, Émirats arabes unis).
Selon Arab News, Kalanick a récemment conduit une opération majeure estimée à 1,25 milliard de dollars pour accélérer l’expansion de ses activités dans la région. Il est également à la tête du 10100 Fund, fonds d’investissement axé sur l’immobilier, l’e-commerce et les innovations émergentes.

John Pagano, lui, est devenu l’un des visages de la nouvelle économie touristique saoudienne. Fort de 40 ans d’expérience internationale, il a notamment dirigé le méga-projet Baha Mar Resort aux Bahamas, d’un coût de 3,6 milliards de dollars.
À la tête de Red Sea Global, il supervise aujourd’hui deux projets phares : The Red Sea et Amaala, fusionnés en 2022 pour donner naissance à l’un des pôles touristiques les plus ambitieux au monde. Son nom figure dans la liste des Travel and Tourism Leaders 2024 du magazine Forbes Middle East, qui salue sa contribution au repositionnement international du Royaume.
Selon le communiqué officiel, cette mesure vise à « soutenir les scientifiques, innovateurs et entrepreneurs de haut niveau », conformément aux directives de la Vision 2030, qui ambitionne de faire du Royaume « une plateforme mondiale d’investissement dans les capacités humaines ».
Les deux hommes auraient par ailleurs embrassé l’islam, un détail signalé par plusieurs médias saoudiens, renforçant la dimension culturelle et symbolique de cette intégration.