Élu maire de New York à 34 ans, Zohran Mamdani incarne une double rupture politique et symbolique. Fils d’immigrés ougandais et indiens, musulman pratiquant et représentant de l’aile progressiste du Parti démocrate, il devient le premier maire musulman de l’histoire de la ville. Issu du Queens, Mamdani s’est imposé à l’issue d’une campagne portée par les jeunes électeurs et les minorités, face à l’ancien gouverneur Andrew Cuomo et au républicain Curtis Sliwa. Selon les résultats officiels, il a recueilli 50,4 % des suffrages contre 41,6 % pour Cuomo.

Dans son discours de victoire, Zohran Mamdani a promis de défendre « les communautés marginalisées » visées, selon lui, par les politiques fédérales actuelles.
« In this moment of political darkness, New York will be the light », a-t-il déclaré, appelant à la solidarité entre immigrés, minorités raciales et membres de la communauté LGBTQ+.
Ce message intervient dans un contexte où plusieurs États américains ont adopté des restrictions visant les personnes transgenres et où l’administration Trump a remis en cause certaines protections fédérales liées à la diversité sexuelle et de genre.

Avant son élection à la mairie, Mamdani siégeait à l’Assemblée de l’État de New York, où il a soutenu plusieurs lois en faveur des droits LGBTQ+.
En 2021, il a contribué à l’abrogation de la loi dite «Walking While Trans», souvent utilisée pour cibler des femmes transgenres de couleur. Il a également cosigné le Gender Recognition Act, permettant la mention d’un genre « X » sur les documents officiels.
Deux ans plus tard, il a appuyé la shield law protégeant les professionnels de santé et les patients contre toute poursuite extérieure liée aux soins d’affirmation de genre, un texte étendu à la protection de l’avortement.

Durant sa campagne, Mamdani a présenté un plan de 65 millions de dollars pour étendre et sécuriser les soins d’affirmation de genre à New York, créer un Office of LGBTQIA+ Affairs chargé de coordonner les politiques publiques liées à l’inclusion, et faire de la ville un « sanctuaire » pour les personnes LGBTQ+ menacées ailleurs aux États-Unis. Il a affirmé vouloir « faire de New York un refuge, pas seulement une métropole », estimant que la précarité économique et le manque d’accès au logement touchaient plus durement cette population.

Son profil atypique, jeune, musulman, issu de l’immigration, attire autant l’attention que ses positions sociales progressistes. Si certains observateurs y voient un tournant dans l’histoire politique américaine, d’autres soulignent les défis qui l’attendent : concilier pluralisme religieux, pressions économiques et fractures idéologiques exacerbées.
À 58 jours de son entrée officielle à l’hôtel de ville, Zohran Mamdani promet de « placer New York du côté de ceux qui espèrent ». Son mandat s’ouvrira dans un climat national tendu, où la défense des droits civiques reste un marqueur fort d’opposition entre la majorité démocrate new-yorkaise et la politique fédérale conduite par Donald Trump.






