Fumigènes, feux d’artifice et chants rouges : les 20 ans des Ultras Winners ont transformé les quais de la Seine en une scène à ciel ouvert où s’est exprimée la ferveur d’un peuple.
Vendredi soir, le 16e arrondissement de Paris a été submergé par une vague rouge et blanche. Des centaines de supporters du Wydad Athletic Club – WAC – ont illuminé les ponts de Grenelle et de Mirabeau pour célébrer les 20 ans du groupe «Ultras Winners 2005», figure emblématique du supportérisme marocain. Fumigènes, torches et feux d’artifice ont offert un spectacle pyrotechnique d’une intensité rare, au point que Le Parisien a titré : « Meilleur public du monde » : qui sont les ultras du Wydad Casablanca, qui ont enflammé Paris ».
Sous la Tour Eiffel, les «Winners» ont déployé leur passion avec une coordination quasi militaire. Leur slogan « Comme Casa, comme Paris… Partout où on est, on est chez nous » résonnait comme une déclaration identitaire. Ces images, largement partagées sur les réseaux sociaux, rappellent que le Wydad n’est pas seulement un club, mais une nation émotionnelle.
Fondés en 2005, les Ultras Winners ont su imposer leur style, entre discipline chorégraphique et créativité visuelle. Ils ont été sacrés à quatre reprises «meilleur public du monde» par le site spécialisé Ultras World, un record qui illustre la puissance d’un collectif capable de rivaliser avec les plus grands groupes ultras européens.
La démonstration de Paris a été orchestrée par la section «Old Continent», fondée en 2009, qui regroupe les membres du groupe installés en Europe. Après Lyon, Bruxelles, Cologne, Amsterdam, Madrid ou Barcelone, c’est la capitale française qui a servi de décor à cette nouvelle performance symbolique.
Ce réseau diasporique est aujourd’hui l’un des atouts majeurs du Wydad dans sa projection internationale : il incarne la continuité d’une ferveur nationale au-delà des frontières, comme une ambassade populaire du Maroc.
Si la démonstration a fasciné les internautes, elle n’a pas manqué de soulever des questions. Le maire du 16e arrondissement, Jérémy Redler, a indiqué avoir « appris ces festivités via les réseaux sociaux » avant de préciser qu’une enquête avait été ouverte pour déterminer les conditions du rassemblement, notamment l’usage de drones et de feux d’artifice à proximité du pôle militaire de Balard.
Mais pour les supporters, l’événement était avant tout une offrande visuelle : un moment d’unité, d’esthétique et de fierté partagée. Peu importe le lieu, tant que résonne le cri du cœur : «Dima Wydad».
Au-delà du football, un symbole d’identité
Ce show parisien dépasse la simple célébration sportive. Il s’inscrit dans une tradition de soft power populaire marocain, où la passion footballistique devient vecteur d’identité et de rayonnement culturel. Le Wydad, plus qu’un club, s’affirme une nouvelle fois comme l’un des symboles vivants de Casablanca, du Maroc et de sa diaspora.





