L’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, a participé, le mardi 6 mars, à la conférence des experts préparatoire du 6ème sommet du Forum de coopération sino-africain (FOCAC), co-organisée par l’Institut Amadeus avec l’ambassade de Chine à Rabat avec trois casquettes, celle d’homme politique, de chef de parti et en sa qualité d’expert comptable. Il a bien voulu répondre aux questions du le1.ma sur différents dossiers de l’heure touchant les relations Chine –Afrique, l’approche africaine du Maroc, la question du terrorisme et la sécurité dans le Sahel. Entretien.
Le1.ma : Pouvez-vous nous parler du thème de votre intervention ?
Moussa Mara : Le thème de l’intervention était de baliser ou d’aider à baliser le chemin vers le Forum sino-africain qui aura lieu en septembre prochain en Chine lequel portera sur l’ensemble des actions à mener pour que l’Afrique puisse bénéficier d’un développement partagé : les questions d’industrialisation, de commerce, d’agriculture, les questions de renforcement des ressources humaines, du renforcement des infrastructures et le financement des différents projets. Toutes ces questions sont traitées pour que la coopération sino-africaine puisse être mutuellement avantageuse comme disent les chinois.
Le1ma : Mais concrètement, vous avez mis le doigt sur quoi ?
Moussa Mara : Moi j’ai mis le doigt sur un certain nombre d’éléments. D’abord, la coopération doit être sérieusement et mutuellement avantageuse. Cela veut dire quoi ? Que la coopération ne doit pas relever seulement de l’exportation des matières premières et d’importation de biens manufacturés. C’est déséquilibré. Il ya le développement de la Chine mais il n’ya pas de développement de l’Afrique, ou très peu. Il faut que nous puissions investir davantage dans l’industrialisation de l’Afrique et le développement de la capacité de l’Afrique à créer de la valeur à partir de ses propres produits. C’est un élément important.
Le deuxième élément est lié au premier. Il s’agit de renforcer le capital humain de l’Afrique, qu’il y ait plus de ressources humaines compétentes, qu’il y ait plus d’ingénieurs, plus de techniciens pour qu’on puisse justement porter l’industrialisation du continent. Le troisième élément sur lequel j’ai insisté, c’est la coopération au niveau politique. Il faut que certaines idées, certaines stratégies, certains processus qui sont en Chine et qui sont porteurs de développement puissent aussi être utilisés comme modèle pour le continent. La Chine, par exemple, en termes de planification du développement et de gestion du territoire, a des capacités et des réussites importantes. Cela peut aider aussi le continent sur le plan politique, ainsi que sur le plan économique. Certaines idées de coopération peuvent être meilleures en termes de développement inclusif et de partenariat entre la chine et le continent. C’est sur ces éléments que j’ai axé mon intervention.
Le1.ma : En votre qualité d’expert comptable, quel regard portez-vous sur les précédents sommets, et quel bilan en faites-vous ?
Moussa Mara : Ces sommets ont toujours abouti à des grands projets et à de grands programmes. Cette année aussi, je pense.
Le1.ma : Pour quelles réalisations ?
Moussa Mara : Il ya beaucoup de réalisations sur le continent grâce à la coopération sino-africaine. Mais ces réalisations seront davantage fructueuses, si elles portaient sur le renforcement des ressources humaines et de la capacité endogène du continent à s’industrialiser, sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, sur l’énergie, le solaire et les énergies renouvelables. Il y a quelques chemins utiles et concrets qui ne sont pas encore suffisamment mis en valeur, et ce à côté de grandes réalisations d’infrastructures, de grands financements dont bénéficient le continent et la Chine sur un pied d’égalité.
Le1.ma : Sur le plan financier, lors du sommet de Johannesburg, le président chinois a promis beaucoup d’argent. On a parlé de 20 milliards de dollars et puis de 60 milliards de dollars. On a reproché que ces montants étaient démesurés, vous en pensez quoi ?
Moussa Mara : Ces montants ne sont démesurés par rapport à la réalité. Vous savez que si on prend uniquement les infrastructures, les besoins de l’Afrique sont évalués à au moins 80 milliards de dollars chaque année. Donc les montants ne sont pas faramineux par rapport aux besoins. Et quelqu’un disait à juste titre que les échanges entre la Chine et la Corée du Sud, c’est plus de 207 milliards de dollars, c'est-à-dire beaucoup plus que la Chine avec l’Afrique dans sa globalité. La Corée du Sud c’est seulement 48 millions d’habitants, soit l’équivalent d’un pays comme l’Afrique du sud. Seulement ce sont les capacités d’absorption qui manquent, parce que quand on dit «projets», il faut avoir la compétence de les préparer, de les planifier, de monter les dossiers, de lancer les appels d’offres, et de collecter les financements ; et très souvent l’Afrique a des difficultés sur ces volets-là. Je pense qu’il faut beaucoup investir : réaliser des infrastructures c’est bien mais investir dans l’élément humain est beaucoup mieux. Et c’est sur ce point que j’ai le plus insisté.
Le1.ma : Est-ce que le partenariat Afrique-Chine ne dérange pas les anciennes puissances coloniales ?
Moussa Mara : Aujourd’hui, il ne doit pas y avoir de concurrence entre les puissances. L’Afrique doit apprendre à connaître ses intérêts et aller les chercher là où il le faut, en Chine, en Afghanistan, aux Etats-Unis ou au Canada. Maintenant c’est à chacun aussi de se battre conformément à ses intérêts et à s’illustrer dans ce sens. Mais quand je dis intérêts, il ne s’agit pas seulement d’intérêts à court terme. Il s’agit d’intérêts stratégiques. Souvent c’est là que beaucoup de puissances oublient et privilégient un peu le court terme. A mon avis, il ya de la place pour tout le monde sur le continent et l’Afrique a intérêt à travailler avec tous.
Le1.ma : Le Maroc est le deuxième investisseur sur le continent, quel regard portez-vous sur l’approche marocaine en l’Afrique ?
Moussa Mara : C’est une bonne approche qu’il faudrait dupliquer ; en accompagnant d’autres pays africains, comme l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Egypte et l’Algérie en les encourageant à s’inspirer de cette stratégie qui consiste investir dans des filières et secteurs porteurs, de l’étude faisabilité, au financement jusqu’à la réalisation. Ce sont ces modèles qui à mon avis sont des modèles d’avenir, en plus du renforcement des ressources humaines et la formation professionnelle. Il existe d’autres modèles mais celui-là est à suivre.
Le1.ma : Avec votre casquette d’homme politique et d’ancien premier ministre : le volet sécuritaire dans la région du Sahel, quel regard vous y portez ?
Moussa Mara : La sécurité conditionne tout. Il faut que nous apprenions à traiter cette question de sécurité. Ca passe aussi par offrir de l’emploi aux jeunes. C’est aussi donner de la nourriture à ceux qui ont faim pour qu’ils ne puissent pas aller dans des aventures terroristes. Donc la sécurité est un tout. La question sécuritaire est souvent soit la résultante d’une situation, soit le détonateur d’une autre. Il faut savoir renforcer les forces armées et les forces de sécurité, tout en travaillant sur les questions économiques, de justice sociale, et toutes les autres questions connexes comme la lutte contre la corruption.
Le1.ma : Et la question de gouvernance ?
Moussa Mara : Ah oui, la question de gouvernance constitue vraiment un élément majeur. La mauvaise gouvernance crée des problèmes de déséquilibres ultérieurs. Il faut donc que la bonne gouvernance, le leadership, l’exemplarité des leaders soient des priorités dans toute réforme.
Bonjour,
Voici , ce qui résulte en tant qu’expérimental de faisabilité d’un commerce simple obtenu…ce qui est une synthèse de la plus simple PME qui a été bloquée dans le sens de devenir une simple TPE.
L’adage ne pas avoir de pétrole mais avoir des idées est une manne matière grise dont on doit essayer d’en profiter…
L’expérimentale expérience c’est comment devenir un lièvre starting- block pour des sociétés , certains verraient cela comme une mouche de coche s’immisçant en ce qui est possible pour faire avancer une donne ou valeur économique…bref
faire ou ne rien faire reste une question…reste le « i » nombre complexe mathématique qui étant absolument négatif est perçut positif dans le sens le plus scientifiquement prouvé possible.i c’est imaginer, créer ou apporter des idées , de nouvelles idées, dans l’ingénierie, bref le visionnaire ne fut jamais hait pour ses nouvelles idées qui longtemps ont germé et furent développé par autrui…l’inexistant reste malheureusement l’inconnue rejetée…et dont tout le monde se méfie. L’industrie du jouet en est un exemple flagrant et dans l’éthique le jouet reste la chose la moins sérieuse, et pourtant que de possibilités obtenues…la créativité, les arts et les nouvelles technologies.la loi américaine banques-société dite « Roosevelt » est probablement inexistante, et la protection des sociétés par les banques affaiblie l’import-export. De nouvelles idées…plus de fiabilité au paiements des commerce à caractère TPE reste notre talon d’Achille. A bon entendeur , salut…HD ex-Pdg de SARL.