Le torchon continue de brûler de plus belle entre la Russie et l’Occident en général et la Grande-Bretagne en particulier, suite à l’affaire de l’empoissonnement à Londres de l’ex-agent russe Sergueï Skripal et sa fille.
Wasn’t it actually @BorisJohnson who attacked Russia? pic.twitter.com/GXHqLrsdD9
— Russian Embassy, UK (@RussianEmbassy) March 22, 2018
Boris Johnson🇬🇧 should better not claim World Cup in @Russia is like Hitler's 1936 Berlin Olympics
🎥English team gives a Nazi salute, 1938 #MunichBetrayal
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Impossible in Russia then, punishable now! 👉https://t.co/Z2aG1zYBiS👈 @UKinUSA @StateDept pic.twitter.com/iFSVx5vYM4— Russia in USA 🇷🇺 (@RusEmbUSA) March 22, 2018
Si on laisse de côté la guerre des expulsions de diplomates, une déclaration de Boris Johnson, le ministre britannique des Affaires étrangères affirmant que Vladimir Poutine se servira de la prochaine coupe du monde comme l’a fait Adolf Hitler pour instrumentaliser les jeux olympiques de 1936, a embrasé les réactions au-delà de l'Oural.
En effet, les Russes qui n’ont pas la mémoire courte, ont réveillé les vieux démons nazis des British en leur rappelant une page sombre et controversée de leur histoire sportive.
L’ambassade russe aux Etats-Unis a répliqué au patron du Foreign Office dans la nuit du lundi 27 mars par un tweet: "Boris Johnson devrait mieux ne pas prétendre que la Coupe du Monde en Russie est comme les Jeux Olympiques de Berlin de 1936 de Hitler".
Les russes ont déterré et mis en ligne une vidéo montrant la scène avant un match de mai 1938, un an avant le début de la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'équipe d'Angleterre jouait contre l'Allemagne devant 110 000 spectateurs au stade olympique de Berlin. Hitler lui-même n'était pas présent, mais une foule de dirigeants nazis y étaient, y compris Hermann Goering, Rudolf Hess et Joseph Goebbels.
A l'époque le Foreign Office avait ordonné aux joueurs anglais de faire le salut nazi, qui auraient initialement refusé jusqu'à l'intervention de l'ambassadeur britannique en Allemagne pour leur en intimer l'ordre. Les joueurs finirent par céder ce qui provoqua la colère et le tumulte dans la presse en Grande-Bretagne de l'époque. Sir Stanley Matthews déclara dans ce sens : "Tous les joueurs anglais étaient livides, moi compris."
Pour répondre à Boris Johnson, les Russes ont aussi fait appel à l’humour ....britannique, trash et noir !
C’est ainsi que la plateforme digitale «In The Now» s'est adressée aux britanniques. La présentatrice de la capsule d'une durée de 1mn30 et avec un fort accent russe a d'emblée, entamé son message par : "Boris, Borya, Borichka ! J’aime ton prénom mais tu as fait une grosse erreur. Emétique ? Vous voulez dégueuler ? Nous, nous avons tué des nazis, vous un tout petit peu. Nous avons vraiment tué des nazis. Vous avez oublié cela [montrant la photo de l’équipe de football donnant le salut nazi] ? Ça c'est l’Angleterre."
Par la suite, la présentatrice s'attaquera à la relation ambiguë qu'entretenait quelques membres de la famille royale britannique avec le gouvernement Nazi de Hitler.
Cette vidéo qui reprend les éléments de langages des ambassades russes à Londres et à Washington, vient confirmer la stratégie médiatique aggressive de Moscou envers ses adversaires en Grande Bretagne et aux Etats-unis.