Une «scène d'horreur»: un «conducteur fou» a percuté mardi en voiture des passants dans une zone piétonne à Trèves, en Allemagne, tuant au moins deux personnes, dont un bébé, avant d'être interpellé.
Avec AFP
L'homme est un Allemand de 51 ans, selon la police, pour qui le caractère de l'incident, un coup de folie d'une personne fragile psychologiquement ou un attentat à la voiture-bélier, n'est pas encore établi.
Le véhicule, qui roulait à vive allure, a «heurté et écrasé des passants au hasard», a décrit un responsable de la police locale, Franz-Dieter Ankner.
«Ce qui s'est passé à Trèves est choquant. Nos pensées vont aux proches des victimes, aux nombreux blessés et à tous ceux qui sont en ce moment en service pour s'occuper des personnes touchées», a réagi le porte-parole d'Angela Merkel, Steffen Seibert, sur Twitter.
Au moins deux personnes ont été tuées et plusieurs blessées dans cette ville de Rhénanie-Palatinat, dans le sud-ouest de l'Allemagne, non loin de la frontière avec le Luxembourg.
Parmi ces victimes figurait un bébé. «Des gens ont été arrachés à la vie en une seconde, tués par cet acte de folie, y dont un petit enfant, un bébé», a déclaré à la presse la dirigeante de l'Etat régional où se sont déroulés les faits, la Rhénanie-Palatinat, Malu Dreyer.
Sirènes hurlantes
Le bilan des personnes décédées pourrait encore augmenter, selon un porte-parole de la police, évoquant «plusieurs morts».
Quinze personnes ont été blessées, dont certaines «grièvement», selon le maire de la ville, Wolfram Leibe, évoquant un «conducteur fou». Plusieurs enfants feraient partie des blessés, selon les médias locaux. Le véhicule a été saisi par les enquêteurs.
La police et la municipalité de Trèves ont demandé de leur transmettre les photos ou vidéos de la scène plutôt que de les poster sur les réseaux sociaux.
«C'est une scène d'horreur», a déploré un porte-parole de la police. En plus de la quinzaine de blessés, «de nombreuses personnes traumatisées ont besoin de soins», a-t-il précisé.
Une courte vidéo de la zone piétonne montrait des débris sur la chaussée ainsi que des corps allongés.
Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre un véhicule SUV, au capot enfoncé, immobilisé par des véhicules de police toutes sirènes hurlantes. Un homme est menotté sur le ventre sur le trottoir par plusieurs policiers. Il était interrogé par les enquêteurs en fin d'après-midi.
L'auteur présumé connaissait des problèmes psychologiques, selon un de ses anciens voisins, qui sur la chaîne d'informations NTV a dit avoir reconnu son numéro de plaque d'immatriculation. Il avait des soucis d'argent et des «problèmes avec son père», selon ce témoin.
Un profil non confirmé par les enquêteurs mardi en fin de journée. Selon l'agence de presse allemande DPA, citant des sources proches des services de sécurité, les enquêteurs ne disposent pas d'éléments pointant en direction d'un attentat terroriste.
D'autres vidéos montrent la scène de désolation après le passage du véhicule, dans une zone piétonne où a été érigé un grand sapin de Noël.
Des étals ont été renversés. Des secouristes pratiquent un massage cardiaque sur une victime. Le corps d'une autre victime est recouvert d'une couverture.
La voiture a parcouru entre 600 mètres et un kilomètre à vive allure dans cette zone piétonne, percutant tout sur son passage.
Contexte tendu
Si l'origine de ces faits n'est pas encore totalement établie, ils interviennent dans un contexte tendu en Allemagne, suite à divers attentats islamistes, le dernier au couteau début octobre qui a fait un mort et un blessé grave.
En décembre 2016, un attentat au camion-bélier revendiqué par le groupe Etat islamique qui avait fait 12 morts sur un marché de Noël à Berlin. L'Allemagne a également été meurtrie ces dernières années par des actes terroristes d'extrême droite.
Plusieurs attaques à la voiture-bélier ont aussi été menées ces dernières années par des forcenés souffrant de troubles psychologiques.
La plus grave avait été perpétrée en avril 2018 à Münster. Un homme avait foncé avec un camping-car sur un groupe de personnes réunies devant un restaurant, tuant cinq d'entre elles, avant de se suicider par balle.