Téhéran a envoyé un message officiel à Washington via les canaux diplomatiques suisses, réfutant sa responsabilité de l’attaque du 14 septembre contre les installations pétrolières saoudiennes. Le message contenait également un avertissement contre tout mouvement des États-Unis contre l'Iran au risque de représailles immédiates.
Suite aux insinuations du secrétaire d'État américain à la défense, Mike Pompeo, d'une probable implication de l'Iran dans l'attaque contre Aramco, Téhéran a averti les Etats-Unis via la Suisse que si une attaque quelconque avait lieu contre l'Iran, «la réponse ne sera pas limitée à la source de la menace».
L'agence de presse iranienne, IRNA a en effet annoncé mercredi que le ministère des Affaires Étrangères iranien avait adressé une lettre aux États-Unis via les canaux diplomatiques suisses, dans laquelle il a déclaré que son pays n’était pas responsable de l’attaque du 14 septembre contre les installations pétrolières saoudiennes.
Selon IRNA, la note a été remise à l'ambassadeur de Suisse à Téhéran le lundi 16 septembre.
Le président Hassan Rouhani a répété mercredi le même message, durant la réunion hebdomadaire de son conseil de gouvernement, que l'Iran n'avait joué aucun rôle dans l'attaque contre des cibles saoudiennes, insistant pour que se sont les Yéménites qui se sont vengés contre l'Arabie saoudite.
Rouhani a ajouté qu'en accusant l'Iran, la politique américaine de pression maximale s'est transformée en une politique de «d'accusations maximales».
Donald Trump a chargé le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, de discuter avec Riyad la réponse des États-Unis aux attaques contre des installations saoudiennes, alors que Washington est convaincu qu'elles ont été lancées depuis l'Iran.
Les États-Unis ont la certitude que les attaques contre deux importants sites pétroliers dans l'est de l'Arabie saoudite ont été menées depuis le sol iranien et que des missiles de croisière ont été utilisés, a indiqué mardi à l'AFP un responsable américain.
Les services de renseignement américains disposent d'éléments qui permettent de localiser l'origine des tirs, a précisé ce responsable s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Washington prépare un dossier pour prouver ses dires et convaincre la communauté internationale, notamment les Européens, lors de l'Assemblée générale de l'ONU la semaine prochaine, a-t-il ajouté.
Jusqu'ici, tout en pointant un doigt accusateur vers Téhéran, Donald Trump s'est montré moins catégorique, affirmant lundi attendre d'en avoir la certitude et vouloir se concerter avec Riyad sur toute riposte éventuelle.
«Nos services de renseignement sont en train d'analyser les preuves à cet instant même», a expliqué Mike Pence, précisant que Donald Trump déciderait de la suite à donner «dans les prochains jours».
Avec INRA et AFP