Key Points
- Attijariwafa bank a soumis une offre pour l'acquisition de 49,97% du capital de l'Union Bank of Nigeria Plc, basée à Lagos, au Nigeria.
- L'offre a été déposée auprès de l'actionnaire de référence de l'Union bank of Nigeria, la société de services financiers, Atlas Mara, dirigée par l'ancien président de Barclays, Bob Diamond.
- Atlas Mara, en difficultés, se désengage de l'ensemble des actifs africains.
- Aux côtés d'Attijariwafa bank, d'autres prétendants africains ont manifesté leur intérêt, notamment les banques du Nigéria, Zenith Bank Plc et Access Bank.
- Certains acheteurs potentiels du Moyen-Orient seraient prêts de racheter tous les actifs restants d’Atlas Mara en Afrique, qui comprendraient ceux au Zimbabwe, rapporte Bloomberg.
Ce que l'on sait
L'agence Bloomberg a révélé dans la soirée du mercredi qu'Atlas Mara Ltd., un groupe bancaire panafricain créé par l'ancien patron de la banque britannique Barclays, Bob Diamond, a reçu plusieurs offres pour l'acquisition de sa participation de 49,97% dans Union Bank of Nigeria Plc, (UBN) basée à Lagos.
Selon la source de Bloomberg qui a souhaité garder l'anonymat, le groupe financier panafricain marocain, Attijariwafa bank, les banques nigérianes Zenith Bank Plc et Access Bank Plc du Nigéria font partie des prétendants qui ont manifesté leur intérêt. Certaines offres incluaient l'acquisition des actifs restants d'Atlas Mara en Afrique, y compris la filiale au Zimbabwe.
Atlas Mara a travaillé avec Rothschild & Co. pour envisager des options pour sa participation dans l'Union Bank, a rapporté Bloomberg News. Aucune décision finale n’a été prise et il n’ya aucune certitude que les délibérations aboutiront à une transaction, indique la même source.
Les représentants d’Atlas Mara et de Zenith Bank n’ont pas répondu aux sollicitations de Bloomberg. De son côté, le directeur général délégué d'Attijariwafa Bank, Ismail Douiri, approché par le journaliste de l'agence de presse américaine Souhail Karam, a refusé de commenter cette information à l'image du représentant d'Access Bank.
Ce que vous devriez savoir
La crise sanitaire a accentué les difficultés du groupe Atlas Mara et a accéléré la mise en œuvre de son plan de restructuration et de repositionnement de ses opérations. Fait marquant, le cours de l’action s'est effondré de 96% depuis son introduction à la Bourse de Londres en 2013. D'ailleurs, le plan de sauvetage a démarré dès avril 2019, quand Atlas Mara avait décidé de se désengager de quatre pays africains.
En effet, en une seule transaction, l’entreprise, dont le siège est à Dubaï, a cédé au kényan Equity Bank, le plus grand groupe bancaire du Kenya, contre une part de 6,3 % de son capital, 62 % de la Banque populaire du Rwanda, et 100 % du capital de l’African Banking Corporation, une banque britannique d'outre-mer, qui détient trois filiales, au Mozambique, en Tanzanie et en Zambie.
Atlas Mara a également déclaré :
- avoir prolongé un accord de statu quo avec ses créanciers jusqu'au 17 mai pour compléter la documentation nécessaire. Il est toujours en litige avec deux créanciers, TLG et Norsad.
- avoir obtenu l'approbation réglementaire pour la cession de ses activités au Botswana et au Mozambique.
- avoir reçu des offres dans d'autres actifs, sans entrer dans les détails.
Il est à noter que la participation d'Atlas Mara UBN, la sixième plus grande banque du Nigéria en termes de valeur marchande, est son investissement le plus important. Il est considérée comme un point d'ancrage dans la nation la plus peuplée du continent. Un accord de cession d'UBN signerait à ce titre, la fin de partition de l’incursion africaine d’Atlas Mara après que Bob Diamond, l'ancien PDG de Barclays Plc, ait mal évalué la concurrence sur le continent et surpayé les acquisitions.
The big picture
L'Union Bank of Nigeria constitue une excellente opportunité pour Attijariwafa bank pour renforcer son maillage continental. Outre l'intérêt économique et commercial certain du pays le plus peuplé d'Afrique, le Nigéria s'est hissé comme un allié stratégique du Royaume chérifien. L'excellence et la solidité des relations entre le roi Mohammed VI et le président Muhammadu Buhari, en atteste.
Deux projets phares consolident se partenariat stratégique, le premier eu cours d'achèvement, la construction d'une l’usine d’engrais et d’ammoniaque au Nigeria pour un investissement de 1,3 milliard de dollars. Le second en cours d'étude, la construction d'une gazoduc long de 5600 kilomètres reliant le Nigeria, premier gisement africain, vers les quinze pays de la CEDEAO, la Mauritanie, le Maroc, et jusqu’à l’Europe.