La nouvelle recrue de la deuxième chaîne de télévision nationale 2M, Ridouane Erramdani, a invité dans son émission «Avec Erramdani», en grande primeur et en exclusivité, le nouveau patron du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Cherkaoui Habboub, successeur d'Abdelhak El Khayam, relevé de ses fonctions le 29 novembre 2020. L'émission suivie par une large frange des marocains a été l'occasion à celui qui est reconnu pour être l'un des piliers de la lutte contre le terrorisme et du grand banditisme du Royaume, d'expliquer et présenter le rôle et les missions de son Bureau. Dans son récit, il a révélé, entre autres, que le Maroc avait joué un rôle décisif dans la localisation du camp d'Oussama Ben Laden en Afghanistan.
«Le Maroc, sous la direction du Roi Mohammed VI, est devenu au fil du temps un partenaire incontournable dans la coopération internationale pour la lutte contre le terrorisme» s'est félicité Cherkaoui Habboub, nouveau Directeur Général du BCIJ, lors de son passage à la nouvelle émission de la chaîne 2M «Avec Erramdani».
«Nous échangeons nos informations avec l'ensemble de nos partenaires, les États-Unis, la France, l'Espagne, les pays bas, l'Allemagne et les pays d'Afrique subsaharienne..etc.» souligne le responsable sécuritaire.
M. Habboub va ensuite révéler que ces échanges d'informations et d'expertises avec les partenaires internationaux ont permis la réussite de plusieurs opérations anti-terroriste. Hormis la contribution décisive du Royaume dans plusieurs opérations de démantèlement de cellules terroristes notamment la neutralisation du belgo-marocain, Abdelhamid Abaaoud, chef opérationnel présumé des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et de sa complice, Hasna Ait Boulahcen, le patron de BCIJ confie à Erramdani que le Maroc avait été déterminant dans la localisation d'Oussama Ben Laden.
«Le Maroc avait fourni aux États-Unis des informations concernant le camp d'entraînement de Khalden, l'un des camps d'entraînement militaire principaux d'Oussama Ben Laden en Afghanistan. Des renseignements qui ont permis le bombardement du camp», souligne M. Habboub.
Synergie entre tous les services sécuritaires du pays
«Le succès du Maroc dans la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, est le fruit des efforts colossaux de la DGST mais également de la coordination entre l'ensemble des services sécuritaires du pays, la DGED et la Gendarmerie Royale» a déclaré le DG du BCIJ.
Qui est Cherkaoui Habboub ?
Dans l'une des rares biographies consacrées au nouveau DG du BCIJ, celle du Le360 est la plus fournie.
Cherkaoui Habboub est lauréat de l’Académie de police de Kénitra avec le grade de commissaire. Il a d’abord servi à Casablanca et plus particulièrement à Ben M’Sick et à Moulay Rachid.
Ses compétences, dès le début de sa carrière, lui valent d’être repéré pour alimenter les effectifs de la BNPJ.
«Homme de dossiers, il est studieux, tout en mettant la main à la pâte. Il a aussi la manie du détail et on sait très bien qui se cache dans le détail», rapporte une source au site d'information Le360.
Cherkaoui Habboub a formé des générations d’enquêteurs qu’on retrouve aujourd’hui aussi bien à la BNPJ qu’au BCIJ ou dans d’autres services sécuritaires, affirme la même source
Avec son grade de contrôleur général, Cherkaoui Habboub assurait la courroie de transmission avec le ministère public et exécutait les commissions rogatoires à l’international en relation avec le terrorisme.
C'est quoi le BCIJ ?
Emanation de la toute-puissante Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), dirigée par Abdellatif Hammouchi le BCIJ a été créé en 2015.
Il s'agit d'un corps de police judiciaire qui assure la liaison entre les services de renseignements et les tribunaux dans les les affaires de grand banditisme et dans la lutte contre le terrorisme.
Selon Maroc hebdo, depuis sa création, le BCIJ a procédé au démantèlement de 80 cellules (74 en relation avec l’Etat islamique (Daech) et six cellules ‘«Al Faye Wa Al Istihlal») avec 1.300 terroristes arrêtés, 135 revenants des rangs de Daech dont 113 en provenance de la zone syro-irakienne, 14 en provenance de la Libye et 8 personnes rapatriées, 4 partants vers les rangs de l’Etat islamique.