Coronavirus : Le confinement a coûté 2 milliards d’euros à la SNCF

Le confinement mis en place le 17 mars dernier en France a déjà coûté 2 milliards d’euros à la SNCF, a déclaré le PDG de l’entreprise ferroviaire, Jean-Pierre Farandou, samedi sur France Inter.

«C’est vrai que la SNCF a subi des chocs violents, des chocs extérieurs», a-t-il dit, évoquant les deux mois de grève contre la réforme des retraites qui ont coûté un milliard d’euros à cheval sur 2019 et 2020, puis l’impact du confinement mis en oeuvre pour freiner la propagation du coronavirus.

«Le virus, pour le moment, on est à peu près à deux milliards d’euros de chiffre d’affaires qui nous manquent.»

La SNCF, a-t-il ajouté, va devoir réduire ses investissements et serrer ses coûts de fonctionnement, titriser certaines créances aussi, mais pourrait également se tourner vers son actionnaire principal, en l’occurrence l’Etat, pour restaurer la balance de ses comptes. «Il n’est pas anormal qu’on réfléchisse à un plan d’aide de la SNCF», a-t-il souligné, en dressant un parallèle avec les soutiens apportés à Air France et Renault.

Quant à l’emploi, a-t-il dit, “c’est une vraie question”. “Si la reprise est lente et si nous produisons moins de trains que par le passé, il ne sera pas anormal ou illogique d’ajuster le niveau d’emploi au volume d’activité.”

Jean-Pierre Farandou a également rappelé que le port du masque serait obligatoire dans les trains et qu’une place sur deux seulement serait accessible pour respecter les règles de distance minimale et a appelé au maintien d’un télétravail “massif et durable” pour éviter un engorgement des transports.

«La SNCF avec les 100.000 cheminots qui seront à leur poste de travail le 11 mai seront prêts à faire circuler 50 à 60% des trains de la vie quotidien», a-t-il dit, évoquant les Transilien et les TER - «les trains que prennent les Français pour aller travailler» et que la SNCF espère faire monter à 100% début juin.

«Sur les TGV, c’est un peu le contraire (…) Oui il y aura des TGV mais peu de TGV», a-t-il indiqué en évoquant la limite des 100 km fixée pour les déplacements dans le cadre du plan de déconfinement exposé cette semaine par le gouvernement.

Mais la SNCF, a-t-il précisé , sera prête à trois conditions: le maintien d’un télétravail «massif et durable», l’étalement le plus large possible de l’heure d’arrivée dans les bureaux pour lisser les heures de pointes et la mobilisation des pouvoirs publics pour aider l’entreprise «à contrôler et à filtrer les accès aux gares».

«Nous aurons besoin des forces de police pour vérifier que ces règles sont bien respectées», a-t-il souligné.

Conformément aux règles de distanciation sociale, une place sur deux seulement sera accessible dans les trains. «Autant dans les TGV on sait bien s’y prendre avec les réservations obligatoires, autant c’est un peu plus complexe dans l’univers des trains de la vie quotidienne», a dit Jean-Pierre Farandou.

Reuters

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