Les relations franco-israéliennes sont mises à rude épreuve par une série d'incidents rapprochés et symboliques. Entre la polémique autour d’une banderole « Free Palestine » déployée par des supporters du PSG au Parc des Princes, la censure qui a suivi, et la confrontation diplomatique à Jérusalem après l'intrusion armée de la police israélienne sur un site sous gestion française, les tensions montent. Ces événements surviennent alors qu’Emmanuel Macron a récemment suspendu la vente d'armes à Israël, dénonçant l’escalade du conflit à Gaza.
Le 6 novembre 2024, lors du match de Ligue des Champions entre le Paris Saint-Germain (PSG) et l'Atlético Madrid, des supporters ont déployé une banderole arborant le message «Free Palestine». Laquelle banderole montrait une carte englobant l’ensemble du territoire israélien, la Cisjordanie et Gaza aux couleurs du keffieh palestinien, ainsi qu'une représentation du Dôme du Rocher, site emblématique de Jérusalem.
« Sur l'immense banderole déployée étaient représentés, autour des couleurs rouge et bleu du PSG, un drapeau palestinien ensanglanté, le drapeau du Liban, Jérusalem, des chars ou encore une personne portant le keffieh. Le tifo déroulé par le Collectif ultras Paris (CUP) de la tribune Auteuil surmontait une banderole «La guerre sur le terrain mais la paix dans le monde», décrit le Figaro.
Le PSG, propriété d’un fonds qatari, a rapidement réagi en affirmant ne pas avoir été informé de cette initiative.
Ce geste a suscité une vive controverse, notamment en raison de sa proximité avec le match France-Israël prévu le 14 novembre au Stade de France. Les autorités françaises ont d’ailleurs confirmé que ce match se déroulerait en présence du public, malgré les préoccupations sécuritaires soulevées par le contexte actuel.
Incident à Jérusalem : Un symbole de souveraineté française bafouée
Le lendemain, ce jeudi 7 novembre 2024, un incident diplomatique s'est produit à Jérusalem. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annulé une visite prévue au site de l'Eléona, un domaine français situé sur le mont des Oliviers, après que la police israélienne y est entrée armée et sans autorisation préalable. Deux gendarmes français présents sur place ont été brièvement arrêtés. Barrot a dénoncé cette intrusion comme une atteinte à l'intégrité d'un domaine placé sous la gestion française depuis plus de 150 ans. Ce lieu symbolique, se trouve à Jérusalem-Est, une zone politiquement sensible, car occupée et annexée par Israël depuis 1967, mais revendiquée par les Palestiniens.
La visite du ministres de M. Barrot à Jérusalem avait pour but de renforcer les liens diplomatiques avec Israël tout en rappelant l’importance des quatre domaines nationaux français dans la ville, dont l'Eléona, un site chargé d'histoire pour les pèlerins chrétiens. Ce lieu symbolique, sous gestion française depuis plus de 150 ans, se trouve à Jérusalem-Est, une zone politiquement sensible, car occupée et annexée par Israël depuis 1967, mais revendiquée par les Palestiniens.
Lorsque la police israélienne a pénétré ce domaine armée et sans concertation avec les autorités françaises, Jean-Noël Barrot a immédiatement dénoncé cet acte comme une atteinte à l’« intégrité » d’un site placé sous responsabilité française, qualifiant l’incident de « situation inacceptable ». La présence armée et l’arrestation temporaire de deux gendarmes français ont suscité des échanges tendus, et Barrot a refusé de pénétrer sur le site en signe de protestation. Il a affirmé que ce geste pourrait fragiliser les relations qu’il souhaitait pourtant renforcer, ajoutant que cet acte de force était de nature à semer la discorde dans une région qui a besoin de paix et de dialogue.
Cet incident fait écho à des précédents célèbres, notamment celui du président Jacques Chirac en 1996, qui avait lui aussi réagi vivement à une intrusion des forces israéliennes lors de sa visite à la basilique Sainte-Anne.
Quand Macron s'est prononcé en faveur de l’arrêt des livraisons d’armes à Israël pour la guerre à Gaza
Ces événements s'inscrivent dans un contexte de tensions accrues entre la France et Israël. En octobre 2024, le président Emmanuel Macron s'était prononcé en faveur de l'arrêt des livraisons d'armes à Israël utilisées dans le conflit à Gaza, appelant à une solution politique et à un cessez-le-feu. Cette position avait suscité des critiques de la part du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui avait qualifié cet appel d'"embargo" contre un pays menacé par l'Iran.
La France, pays abritant la plus grande communauté juive d’Europe ainsi qu’une importante population musulmane, est souvent le théâtre de manifestations de solidarité envers le peuple palestinien. Cet engagement populaire s’exprime régulièrement dans les tribunes et les rues, et la banderole « Free Palestine » déployée par les supporters du PSG n’est que l’une des nombreuses expressions de cette solidarité.
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