Documentaires sur le Hirak diffusés sur France 5 et LCP: l’Algérie rappelle son ambassadeur en France

L'Algérie a décidé de rappeler «immédiatement» pour consultations son ambassadeur en France, annonce l'agence de presse algérienne APS citant un communiqué du ministère des Affaires étrangères algérien du mercredi. Alger réagit ainsi à la diffusion de documentaires sur le mouvement du hirak qui secoue le pays depuis le 22 février 2019. Des programmes que le régime algérien considère comme étant des «attaques contre le peuple Algérien et ses institutions, dont l'Armée nationale populaire».

«Le caractère récurrent de programmes diffusés par des chaînes de télévision publiques françaises, dont les derniers en date sur France 5 et la Chaîne Parlementaire, le 26 mai 2020, en apparence spontanés et sous le prétexte de la liberté d’expression, sont en fait des attaques contre le peuple Algérien et ses institutions, dont l'ANP et sa composante, la digne héritière de l'Armée de libération nationale (ALN)», précise le communiqué de la diplomatie algérienne publié mercredi à 19h00.

«Cet activisme où l'inimitié le dispute à la rancœur, dévoile les intentions malveillantes et durables de certains milieux qui ne souhaitent pas l’avènement de relations apaisées entre l’Algérie et la France, après 58 ans d'indépendance, et ce dans le respect mutuel et l'équilibre des intérêts qui ne sauraient faire l'objet de concession ou de marchandage», ajoute la même source.

«Pour ces raisons, l'Algérie a décidé de rappeler immédiatement en consultations son ambassadeur en France», conclut le communiqué.

Dans une autre dépêche de l'agence de presse algérienne qui a précédé le rappel de l'ambassadeur a estimé que ces programmes seront rediffusés plusieurs fois jusqu’à presque la fin du mois de juin étaient une vraie campagne de presse contre le régime algérien.

APS a pointé le caractère répétitif et étalé sur plusieurs semaines de la campagne d’annonce des documentaires qui a couvert, selon la même source, «l’ensemble de la presse hexagonale sur papier, en ligne et audiovisuelle, généraliste et spécialisée, toutes sensibilités confondues».

«Cette campagne de presse publique lancée en dehors de toute justification par l’actualité brûlante ou même décalée, a fait tomber les masques et traduis des desseins malveillants. Ceux d’une France officielle qui s’implique officieusement, de manière cyclique, dans l’anti-Algérie», a écrit l'agence de presse.

L'APS conclut son pamphlet en fustigeant les relents coloniaux de la France: « En espérant  un divorce entre le peuple et la révolution nationale qu’il a enfantée et portée à son terme, les commanditaires du néo-Hirak restent ainsi fidèles à une vieille litanie néocoloniale qui stipule qu’avant, c’était mieux et que l’Indépendance n’a pas été au niveau des "bienfaits de la colonisation».

Vifs débats sur les réseaux sociaux

Ce sont les documentaires «Algérie mon amour» et «Algérie : Les Promesses de l'Aube», diffusés mardi soir respectivement sur France 5 et La Chaîne Parlementaire (LCP) qui ont provoqué cette levée de bouclier du régime algérien.

«Algérie, mon amour», du journaliste et réalisateur français Mustapha Kessous, a déclenché, dès sa diffusion, de vifs débats sur les réseaux sociaux. Il a été retransmis en direct sur certaines pages Facebook. Il présente sur un ton très libre les témoignages de cinq jeunes qui ont participé au «Hirak», le mouvement populaire antirégime, qui a secoué l'Algérie pendant plus d'un an jusqu'à sa récente suspension en raison de l'épidémie de Covid-19.

«Sans commentaire», a réagi mercredi soir le groupe public France Télévisions, dont France 5 est une des chaînes, interrogé par l'AFP.

Pour sa part, l'agence de presse algérienne qui fait état de ces vifs débats sur les réseaux sociaux, considère que pour la majorité des internautes ayant fustigé le documentaire en question, «le néo-Hirak que les médias français s’efforcent de régénérer coûte que coûte s’inscrit franchement dans le prolongement de bouleversements préfabriqués contre-révolutionnaires fomentés par des médias relayant des ONG ayant pignon sur rue à Paris».

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