Échange de prisonniers entre l’Iran et les Etats-unis

Un Iranien détenu aux États-Unis, Massoud Soleimani, et un citoyen américain d’origine chinoise emprisonné en Iran, Xiyue Wang, ont été libérés, ont indiqué samedi le ministre iranien des Affaires étrangères et Donald Trump, dans un apparent échange de prisonniers entre les deux pays ennemis.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré samedi dans un tweet que le Dr Massoud Soleimani et Xiyue Wang, un citoyen américain d’origine chinoise qui avait été condamné à 10 ans de prison pour espionnage en Iran en 2017, ont été libérés et qu’ils allaient rejoindre leurs familles respectives incessamment sous peu.

Le président américain Donald Trump a de son côté fait état dans un communiqué de la libération de Xiyue Wang.

«Arrêté durant l'administration Obama (malgré un cadeau de 150 milliards de dollars), retournée durant l'administration Trump. Merci à l'Iran pour une négociation très équitable. Vous voyez, nous pouvons conclure un accord ensemble!», a-t-il affirmé.

Javad Zarif a adressé «un grand merci à tous ceux impliqués, particulièrement au gouvernement suisse», qui représente les intérêts américains à Téhéran en l'absence de relations diplomatiques entre les deux pays depuis 1980.

Il a également partagé des photos dans un avion le montrant en compagnie de son concitoyen libre et écrit «retour à la maison». La date de prise de ces photos n'était pas indiquée.

Soleimani a été «libéré il y quelques instants après un an de détention illégale et remis aux responsables iraniens en Suisse», a indiqué l'agence d'Etat iranienne Irna.

Accusations d'espionnage

Massoud Soleimani, professeur à l'université Tarbiat Moddares de Téhéran et spécialiste des cellules souches, s'était rendu aux Etats-Unis le 22 octobre 2018 pour des travaux de recherches. Il avait été arrêté à son arrivée à l'aéroport de Chicago et transféré dans une prison d'Atlanta, selon Irna.

Xiyue Wang, chercheur sino-américain, purge une peine de dix ans de prison pour espionnage en Iran. Doctorant en histoire à l'université de Princeton aux Etats-Unis, M. Wang menait des recherches sur la dynastie Qajar en Iran, où il a été emprisonné en août 2016.

Dans un communiqué, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a remercié samedi le gouvernement suisse, et s'est dit «content que Téhéran ait été constructif dans cette affaire». «Nous continuons d'appeler à la libération de tous les ressortissants américains injustement détenus en Iran», a-t-il ajouté.

Les arrestations d'étrangers en Iran, notamment binationaux, accusés souvent d'espionnage, se sont multipliées depuis le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement de dures sanctions américaines contre Téhéran.

Parmi eux, l'Américain Michael White, condamné en mars à plus de dix ans de prison, l'Irano-britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe emprisonnée depuis 2016 pour sédition, et des Irano-américains, dont l'homme d'affaires Siamak Namazi et son père Mohammad Bagher Namazi, qui purgent depuis 2015 et 2016 une peine de dix ans pour "espionnage".

Les autorités iraniennes ont également arrêté en juin dernier le chercheur français Roland Marchal en même temps que sa collègue franco-iranienne Fariba Adelkhah, spécialiste de l'islam chiite, dont la détention avait été confirmée par Téhéran en juillet.

En octobre, les Australiens Jolie King et Mark Firkin, qui avaient été arrêtés pour "espionnage" avaient été libérés dans un probable échange de prisonniers avec l'étudiant iranien Reza Dehbashi.

Le nombre d'Iraniens détenus à l'étranger n'est pas connu.

Privé des retombées économiques qu'il espérait de l'accord sur le nucléaire, l'Iran a commencé en mai 2019 à s'affranchir de certains de ses engagements pris dans le cadre de l'accord.

Une confrontation militaire entre Etats-Unis et Iran a été évitée de justesse en juin avec l'annulation à la dernière minute par Donald Trump de frappes qu'il avait ordonnées en représailles après que l'Iran eut abattu un drone américain au-dessus des eaux du Golfe.

Avec AFP

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