En marge de la Conférence intergouvernementale sur le Pacte Mondial pour la migration qui se tient depuis deux jours à Marrakech, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita a eu, mardi, des entretiens avec son homologue haïtien, Bocchit Edmond. Lors de cette rencontre, le ministre haïtien, qui est également en charge des Cultes, a réaffirmé le respect de son pays à l’intégrité territoriale du royaume du Maroc et à sa souveraineté sur le Sahara. Bocchit Edmond, qui a tenu à saluer l’initiative marocaine d’autonomie pour parvenir à une solution à ce différend régional, a indiqué qu’elle constitue une garantie pour la stabilité dans la région. Les chefs de la diplomatie des deux pays ont signé par la suite une Déclaration conjointe en 10 engagements qui rappelle que les relations entre Rabat et Port-au-Prince s’inscrivent dans la continuité du dialogue politique et reflètent une volonté commune de donner une impulsion nouvelle aux relations de coopération entre les deux pays dans plusieurs domaines d’intérêt commun, comme le partenariat politique bilatéral, l’importance d’encourager et de promouvoir la culture et le patrimoine des deux pays, la mise en place des instruments juridiques pour contribuer à la facilitation et à la diversification des échanges bilatéraux, les bourses d’études au profit des étudiants haïtiens et de poursuivre, dynamiser et renforcer le partenariat actuel entre les deux départements des Affaires étrangères. L’intérêt de cet Déclaration conjointe, sur le plan de la forme, c’est qu’elle a été signée par les deux parties, une sorte d’engagement solennel de faire suivre les paroles par des actes.
Il s’agit là d’un exemples concret de l’impact positif de l’organisation d’évènements d’envergure internationale comme celui de la Conférence intergouvernementale pour le Pacte Mondial sur les Migrations, qui vient d’avoir lieu à Marrakech, du 10 au 11 décembre 2018.
En effet, cet évènement a été une occasion importante pour le Maroc, d’intensifier les rencontres bilatérales, où des décisions structurantes ont été prises sur le plan international, africain et surtout le dossier de la cause nationale.
Tenue en marge de cette Conférence, la rencontre a permis au ministre haïtien de réaffirmer l’appui de son pays à l’intégrité territoriale du Maroc et à sa souveraineté sur le Sahara. Considérant que l’initiative marocaine d’autonomie constitue une garantie pour la stabilité dans la région, le ministre Bocchit a estimé qu’elle constitue une solution à ce différend qui dure depuis plus de quarante ans.
Haïti avait reconnu la pseudo RASD en 2006 avant de retirer sa reconnaissance en 2013. En 2016, Laurent Lamothe déclarait qu’il « y a eu un lobby énorme pour essayer de bloquer cette décision. On a tenu ferme et on a dit que le Maroc est notre priorité et on reconnaît l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc». Une victoire de plus pour la diplomatie marocaine qui ne cesse de combattre dans les coulisses les lobbyistes d’un certain nombre de pays, à leur tête l’Algérie.
A signaler que Bocchit Edmond était à la tête d’une importante délégation et en visite officielle au Maroc. A la lecture de la déclaration conjointe signée lors de cette rencontre, le Maroc et Haïti ont indiqué qu’elle s’inscrit dans le sillage du dialogue politique entre les deux parties et « reflète une volonté commune de donner une impulsion nouvelle aux relations de coopération entre les deux pays dans plusieurs domaines d’intérêt commun ». Parmi eux le domaine économique dans la mesure où il y a des « potentialités existantes de part et d’autre ». Dans cet esprit, les deux pays ont convenu de « mettre en place des instruments juridiques additionnels, pour contribuer à la facilitation et à la diversification des échanges bilatéraux ». De même, ils se sont engagés à mettre en œuvre l’ensemble des accords de coopération conclus entre eux.
Instruments additionnels
Dans le domaine culturel, les deux parties se sont mises d’accord pour promouvoir et encourager la culture et le patrimoine des deux pays dans le cadre d’un partenariat fructueux et d’instaurer de nouveaux mécanismes « pour que les bourses d’études octroyées par le Royaume du Maroc soient plus efficientes ». Le tout dans le cadre d’un « véritable partenariat stratégique, fondé sur les principes d’avantages mutuels et de développement commun, à travers notamment la coopération Sud-Sud ».
Enfin, les deux parties se sont engagées à « poursuivre, dynamiser et renforcer le partenariat actuel » entre les deux Ministères et se retrouveront prochainement lors de la réunion du Mécanisme de consultations politiques.
En filigrane, les deux pays, l’un porte d’entrée vers les Caraïbes et l’autre, porte d’entrée vers l’Afrique et l’Europe, se sont mis d’accord pour insuffler une nouvelle dynamique qui devrait toucher tous les domaines. Ce n’est point un hasard si Laurent Lamothe, ancien Premier ministre d’Haïti a déclaré que le Maroc est considéré comme une priorité et que la reconnaissance de l’intégrité territoriale du Royaume est dans l’intérêt des relations avec le reste du monde.