Prévu à Riyadh pour la fin du mois de mars 2018, le sommet de la Ligue des Etats arabes aura finalement lieu au mois d’avril. L'Arabie saoudite a répondu par la positive à une requête expresse soumise par l’Egypte en vue de décaler d’un mois la conférence ordinaire annuelle des chefs d’Etats arabes.
C’est durant la visite du prince héritier saoudien en Egypte que la décision a été prise. En effet, le président Abdelfattah Al-Sissi a expliqué au prince Mohammed Ben Salmane qu’il lui serait difficile de participer au sommet de Riyadh vu que celui-ci coïncidait avec les élections présidentielles dans son pays et dans lesquelles il est candidat…unique !
Aussitôt dit, aussitôt fait. En effet, lors d'une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général de la Ligue Arabe Ahmed Aboul Gheit, le nouveau ministre saoudien des Affaires africaines, Ahmed Al-Qattan, a confirmé ce report.
Mais des sources occidentales avancent trois autres raisons à ce report : 1) MBS doit se rendre le 19 mars à Washington pour y rencontrer le président Trump et préparer le sommet USA/CCG ; 2) Israël est candidate en 2019 à une place de membre non permanent au conseil de sécurité de l’ONU d’où le besoin de concertations supplémentaires entre capitales arabes ; 3) La république du sud-Soudan est candidate à l’adhésion au sein de la Ligue arabe ce qui peut éventuellement frustrer Khartoum et le général Omar al-Bachir qui ne voient pas d’un bon œil cette initiative.
Devant faire face à une une situation tragi-dramatique en Syrie, au Yemen et en Libye, en plus de la crise du Nil et des ressources en eau et le blocus du Qatar, ajouté à une influence de plus en plus grandissante de l'Iran et de la Turquie dans son périmètre géostratégique d'action, et une hégémonie sans précédent de la Russie, des États-Unis et d'Israel, la Ligue arabe ne représente malheureusement plus la plateforme idoine pour résoudre des problématiques aussi complexes.