L’Armée des États-Unis envisage d’acquérir au moins un million de drones dans les deux à trois prochaines années, a annoncé le Secrétaire à l’Armée, Daniel Driscoll, dans une déclaration à l’agence Reuters.
Lors d’un entretien téléphonique depuis l’arsenal de Picatinny, Daniel Driscoll a indiqué que ce programme d’acquisition marquait une augmentation significative des capacités actuelles, l’Armée américaine n’achetant qu’environ 50.000 drones par an à ce jour. « C’est un grand défi, mais nous sommes tout à fait capables de le relever », a-t-il affirmé.
Le responsable a précisé que cette stratégie s’inspirait des enseignements tirés du conflit en Ukraine, où l’usage massif de drones a transformé les modes de combat. Selon lui, l’Ukraine et la Russie produisent chacune environ quatre millions de drones par an, tandis que la Chine en fabrique probablement plus du double.
Daniel Driscoll a souligné la nécessité de renforcer la production nationale américaine afin de garantir, en cas de conflit, une chaîne d’approvisionnement suffisante pour produire la quantité de drones requise. « Nous prévoyons d’en acheter au moins un million d’ici deux à trois ans », a-t-il indiqué, ajoutant que l’objectif était de pouvoir activer une chaîne industrielle capable de répondre aux besoins militaires à tout moment.
Le Secrétaire à l’Armée a précisé qu’il souhaitait que les drones soient considérés comme du matériel consommable, à l’image des munitions, plutôt que comme des équipements sophistiqués.
Ce programme s’inscrit dans le prolongement des efforts du Pentagone, qui avait lancé en 2023 l’initiative « Replicator », visant à déployer des milliers de drones autonomes d’ici août 2025. En juillet dernier, le Secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, avait levé plusieurs restrictions freinant la production de drones.
Par ailleurs, plusieurs membres du Congrès ont proposé la création d’une installation au Texas capable de produire jusqu’à un million de drones par an. Daniel Driscoll a toutefois indiqué préférer une approche répartissant les financements entre plusieurs fabricants, y compris ceux issus du secteur civil.
« Les drones représentent l’avenir de la guerre, et nous devons investir à la fois dans les capacités offensives et défensives », a conclu le Secrétaire à l’Armée.





