C'est un fait rare. Le Prince Héritier a assisté, lundi au Palais Royal à Rabat, à un Conseil des ministres présidé par le Roi Mohammed VI. Moulay El Hassan, qui vient de souffler ses 17 ans le 8 mai dernier, se voit de plus en plus responsabilisé pour assumer sa destinée royale. Sa participation à ce Conseil ministériel, particulièrement attendu en raison d'une conjoncture complexe due à la crise sanitaire, est forte en symboles. L'ordre du jour chargé, comportait l'examen des orientations générales du projet de loi de finances rectificative pour l’année 2020, l'approbation de plusieurs projets de loi, d’un projet de décret relatifs au domaine militaire, d’accords internationaux et la nomination de diplomates.
Le prince héritier qui connaît déjà toutes les missions d’un souverain, s'attaque désormais à la politique générale de l'État et aux délibérations avec le pouvoir exécutif.
Moulay El Hassan grandit et son apprentissage du métier de roi s'intensifie. En effet, l'année 2019 a été une année où les activités officielles du Prince héritier se sont enchaînées à un rythme soutenu: représenter le roi Mohammed VI à l'étranger, présider une prière rogatoire, assister à la nomination d’un gouvernement, passr des troupes en revue, remettre des trophées sportifs ou rencontrer des personnes de la société civile.
Deux mois après avoir soufflé ses 17 printemps, et à un an de sa majorité, la présence de Moulay El Hassan au Conseil des Ministres est un signal fort du roi Mohammed VI qui amorce ainsi une nouvelle phase dans l'apprentissage du prince héritier à savoir la politique économique et sociale du Royaume et le fonctionnement du pourvoir exécutif.
Mardi, Moulay El Hassan a du noter la classification protocolaire qui régule la disposition de chaque membre du gouvernement autour de la table de réunion, la présentation de l'ordre du jour et certainement comment le roi Mohammed VI a interpellé d'emblée le ministre de la Santé sur l'évolution de la situation épidémiologique dans le pays. Il a dû esquisser un sourire à la décision entérinée par le Conseil qui consiste à la «régularisation rapide de la situation des employés non déclarés à la CNSS» tout en observant du coin de l'oeil les réactions des ministres El Mostafa Ramid et Mohamed Amekraz.
Le Prince héritier ne pouvait avoir comme meilleur terrain d'apprentissage et d'observation que le Conseil de ce mardi où l'ordre du jour couverait un large éventail de sujets structurants pour le Royaume dans un contexte politique, économique et social des plus complexes.
Outre le contenu des orientations stratégiques du projet de loi de finances rectificative 2020, qui ont été présentées de manière pédagogique en les articulants autour de trois piliers : 1) Accompagnement de la reprise progressive de l’activité économique; 2) Préservation de l’emploi; 3) Accélération de la mise en œuvre des réformes de l’administration , Moulay El Hassan a suivi l'approbation de trois projets de loi et un projet de décret relatifs au domaine militaire. Il a du être particulièrement intéressé par le projet de décret sur la réorganisation de l’École Royale de l’Air en raison de son intérêt pour l'aviation.
Après l'économie et la défense, le Prince héritier a eu droit à une immersion dans l'univers de la diplomatie du Royaume : accords bilatéraux avec les deux partenaires stratégiques du pays, le Royaume-Uni et la France, accords multilatéraux portant sur le traité de création de l’Agence africaine du médicament et surtout l'approbation de nominations au Ministère des Affaires Étrangères.
Ce Conseil des Ministres a été une parfaite entrée en matière pour le Prince héritier et une étape supplémentaire dans sa formation de futur monarque.