Des instituts de recherche ont entamé une campagne de presse accusant le Qatar de soutenir le "terrorisme" et de tisser des liens avec des organisations telles que le mouvement palestinien Hamas et Al-Qaïda. La plus violente est celle menée par MEMRI. Le Think tank réputé proche des décideurs israéliens et émiratis a choisi le support de prédilection du Qatar, le Washington Post, pour un encart publicitaire d'une page qui suggère des liens de Hamad bin Khalifa Al Thani aux attentats du 11 septembre 2001.
Le Qatar se défend de ces accusations, précisant que la présence des dirigeants du Hamas sur son sol est une demande américaine.
L'Institut de Recherche des Médias du Moyen-Orient, le Memri, a publié ce dimanche 5 novembre une annonce plein page dans le "Washington Post", sous le titre : «9/11 The Qatari connection». L'objectif de cette publicité est d'établir un lien entre le Qatar et Al-Qaïda, ainsi que les attaques du 11 septembre. Fondé en 1998 par l'officier de l'armée israélienne Igal Carmon et la docteure israélo-américaine Mirav Wormser, cet institut basé à Washington avec un bureau à Jérusalem, se présente comme un observatoire médiatique.
See today’s #WashingtonPost on #Qatar’s role protecting the mastermind of 9/11 #MEMRI pic.twitter.com/9XgKMyF0Tn
— MEMRI (@MEMRIReports) November 5, 2023
Cette offensive médiatique coïncide avec les efforts de médiation du Qatar pour la libération des otages israéliens et étrangers détenus par le Hamas. Les médias occidentaux et israéliens critiquent le Qatar pour avoir hébergé des dirigeants de Hamas.
En outre, la "Foundation for Defense of Democracies", basée à Washington, a publié plusieurs articles d'experts attaquant le Qatar et ses relations avec Hamas.
L'ouverture du bureau du Hamas au Qatar c'est fait à la demande de l'administration américaine
Le Qatar a précédemment condamné ces associations avec le mouvement, affirmant que l'ouverture de ses bureaux à Doha s'est faite sur demande de l'administration américaine, dans le cadre de négociations indirectes avec le mouvement.
Selon le journal hébreu "Haaretz", les autorités politiques israéliennes dirigées par le Premier ministre Benjamin Netanyahu hésitent à fermer la chaîne Al Jazeera, craignant de nuire à la médiation qatarie. Des sources israéliennes anonymes citées par le journal ont affirmé que le gouvernement ne prévoit pas d'entraver les activités d'Al Jazeera, qui a été critiquée par plusieurs membres de la Knesset depuis le début du conflit, afin de ne pas compromettre les efforts de médiation qataris en cours pour la libération des Israéliens capturés à Gaza.
Ces dernières semaines, des diplomates israéliens ont envoyé des messages au Qatar pour atténuer les reportages de la chaîne, perçue comme ayant une ligne éditoriale anti-israélienne.
Des sénateurs américains ont également exhorté le Qatar à utiliser son influence pour faciliter la libération des Israéliens détenus à Gaza, dans une lettre adressée au Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qatari, le Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani.