Premier dirigeant occidental de ce rang à se rendre en Iran, Matteo Renzi, président du Conseil italien, se trouve à Téhéran pour une visite de deux jours.
Accompagné de 250 hommes d'affaires, le chef du gouvernement italien désire ainsi démontrer l'intention de l'Italie de recouvrer son statut privilégié d'avant l'embargo. En effet, le montant des échanges entre les deux pays avant les sanctions s'élevait à quelques 10 milliards de dollars. Aujourd'hui il ne dépasse pas 1,5 milliards. L'objectif de cette visite qui est tout d'abord d'ordre économique, vise à rétablir immédiatement un volume d'exportations à 5 milliards d'euros pour atteindre, dans les 5 prochaines années, 17 milliards.
L'Italie désire retrouver ainsi sa place de partenaire principal dans le secteur pétrochimique et celui des hydrocarbures, grâce aux compétences et à l'expérience acquises et cumulées de ENI, fleuron de l'industrie en Italie. Rome désire aussi se trouver une place de choix dans les secteurs agricoles et pharmaceutiques ainsi que dans celui des énergies propres et des pièces de rechange.
La visite du président du Conseil italien à Téhéran, a également des relents politiques, diplomatiques et militaires. Rome cherche à se positionner en tant que trait d'union entre l'occident et l'Iran sachant que l'Italie est la base de la VIe flotte américaine et héberge, via Veneto, une des plus importantes antennes diplomatiques US dans le monde après Bagdad et Moscou. D'ailleurs, Rome, et Matteo Renzi, ont été les premières destinations du président iranien Hassan Rohani dans un pays occidental en janvier dernier. Et c'est durant cette visite qu'ont été posés les jalons d'une coopération englobant des dizaines de secteurs d'activités notamment industriels.
Les Allemands et Français ont aussi tâté le pouls en Iran mais pas à un tel niveau de représentativité politique, Berlin et Paris ayant été représentés par leurs ministres des Affaires étrangères, mais avec des résultats concluants et des commandes fermes dans les secteurs de l'aéronautique et l'automobile.
Abdellah El Hattach.