Obama, Sanders et Biden, les Avengers enfin réunis pour en finir avec Trump

Silencieux durant toutes les primaires, Barack Obama s'est enfin décidé de s'adresser aux américains, assommés par le coronavirus. L'ancien président a annoncé mardi son soutien à Joe Biden, capable selon lui de les guider à travers l'une de leurs «heures les plus sombres». Obama, qui aurait été derrière la décision de Bernie Sanders de se retirer de la course à la Maison Blanche, n'a pas hésité à appeler ses compatriotes à se rassembler dans un «grand sursaut» pour en finir avec Donald Trump.

Poids lourd chez les démocrates, encore très populaire, le premier président noir des Etats-Unis entre ainsi en plein dans la campagne pour aider son ancien vice-président, qui doit absolument rassembler le parti s'il veut battre le républicain lors de la présidentielle du 3 novembre.

«Joe a le tempérament et l'expérience pour nous guider à travers l'une de nos heures les plus sombres», a déclaré Barack Obama dans une vidéo. «Et c'est pour cela que je suis fier» de le soutenir.

«En cette heure, nous avons besoin que les Américains de bonne volonté s'unissent dans un grand sursaut contre une politique qui a trop souvent été définie par la corruption, la négligence, l'intérêt personnel, la désinformation, l'ignorance et de la pure méchanceté», a-t-il asséné, après plus de trois ans de présidence de Donald Trump.

«Barack, ce soutien veut tout dire pour Jill et moi», a répondu Joe Biden, 77 ans, en évoquant son épouse.

Pour «rassembler» les Etats-Unis, le septuagénaire a promis de suivre l'exemple de Barack Obama, qui avait su attirer une coalition assez large d'électeurs --ouvriers, jeunes issus des minorités, femmes, indépendants...-- pour décrocher deux mandats.

La popularité et le charisme de Barack Obama seront précieux pour un Joe Biden qui, s'il a remporté rapidement, et largement, la primaire, n'a toutefois pas fait taire les doutes sur sa forme ou sa capacité à attirer l'aile la plus progressiste du parti.

La victoire ne sera pas facile

Dans sa longue vidéo de 12 minutes, Barack Obama évoque la douleur des familles endeuillées par le nouveau coronavirus avant d'affirmer que choisir Joe Biden, dont il est devenu un «ami proche», comme vice-président entre 2009 et 2017 «a été l'une des meilleures décisions» de sa vie.

«C'est quelqu'un à qui la vie a appris la persévérance, comment rebondir après avoir été laissé K.O», poursuit-il, en référence aux tragédies familiales qui ont bouleversé Joe Biden.

Tandis que la pandémie endeuille les Etats-Unis, le monde, et ravage l'économie, Barack Obama met en avant l'expérience de Joe Biden à la Maison Blanche face à la grande crise financière de 2007/2008. Et son aide lors de crises sanitaires, qui a permis notamment, affirme-t-il d'empêcher que l'épidémie d'Ebola se convertisse en une pandémie comme celle que nous voyons aujourd'hui".

Sans jamais nommer son successeur, Barack Obama critique les républicains et une Maison Blanche seulement «intéressée par le pouvoir», au détriment des Américains ou de la lutte contre le changement climatique.

Joe Biden, lui, saura s'entourer d'une équipe compétente et «travailler avec (les) alliés» des Etats-Unis, assure-t-il.

«Notre avenir dépend donc de cette élection», lance Barack Obama, tout en soulignant que la victoire ne sera «pas facile» alors que les républicains ont déjà levé des millions de dollars pour la campagne de réélection de Donald Trump.

«Trump va le détruire»

Très discret depuis son départ de la Maison Blanche en janvier 2017, Barack Obama aura donc attendu, comme en 2016, le dénouement de la primaire pour se prononcer.

Son message survient au lendemain du ralliement du champion de la gauche Bernie Sanders à Joe Biden.

L'ancien président était sorti de son silence public une rare fois pour affirmer, en novembre 2019, que l'élection se remporterait au centre. Les Etats-Unis ne sont pas un pays «révolutionnaire», avait-il déclaré.

S'il ne citait personne, tous avaient pensé à Bernie Sanders.

Mardi, Barack Obama a pris soin de saluer la carrière du sénateur indépendant, qui a su inspirer «une énergie et un enthousiasme, surtout chez les jeunes» qui sera «crucial» pour gagner.

Et en direction de l'aile gauche, il a souligné que Joe Biden avait le «programme le plus progressiste» de l'histoire des présidentielles américaines.

La campagne électorale est mise en sourdine depuis un mois en raison de la pandémie de Covid-19, qui a mis un terme à tous les meetings, réunions publiques et autres porte-à-porte. Donald Trump reste lui très visible pendant la crise, dont l'impact électoral est incertain.

«Barack Obama a passé une bonne partie des cinq dernières années à exhorter Joe Biden à ne pas se présenter à la présidentielle par crainte qu'il se ridiculise», a ironisé son chef de campagne, Brad Parscale, dans un communiqué.

«Le président Trump va le détruire».

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