Volte-face du PDG de Ryanair Michael O’Leary. À deux semaines seulement de ses prévisions positifs des résultats de 2021 de sa compagnie en 2021, il déclare entamer des consultations pour la fermeture de ses bases et la suppression de 3.000 emplois, concernant principalement ses pilotes et personnels navigants.
Il y a deux semaines encore, Michael O’Leary, PDG de la première compagnie aérienne à bas coûts d’Europe, déclarait prévoir un rebond de ses profits en 2021 et ne pas vouloir différer ses commandes d’appareils.
Mais dans un communiqué aux investisseurs, Ryanair a dit vendredi repousser de juin à juillet le redémarrage de ses activités, ajoutant qu’il prévoyait d’opérer à 50% de ses capacités sur les trois mois de juillet à septembre, sa période d’ordinaire la plus active.
La compagnie aérienne irlandaise a également déclaré revoir ses prévisions de croissance et de commandes d’appareils et négocier avec Boeing pour réduire le nombre de ses livraisons au cours des 24 prochains mois.
«Ryanair prévoit désormais que la reprise de la demande passagers et le retour à une politique tarifaire (au niveau de 2019) prendra au moins deux ans, jusqu’à l’été 2022 au plus tôt», avertit Michael O’Leary dans le communiqué.
La compagnie, poursuit-il, va entamer des consultations sur la fermeture de ses bases et la suppression de 3.000 emplois, concernant principalement ses pilotes et personnels navigants.
100 millions € de perte T3-2020
Ryanair s’attend à une perte de 100 millions d’euros sur le trimestre avril-juin. Il s’agira de la première perte subie par la compagnie sur cette période, précise Michael O’Leary, qui s’attend également à une perte lors du trimestre estival.
Le PDG de Ryanair ajoute qu’il entend contester devant les juridictions européennes l’octroi de milliards d’euros d’aides d’Etat aux compagnies aériennes concurrentes, qu’il assimile à du «dopage».
Ryanair, dit-il, «va devoir rivaliser avec des compagnies aériennes nationales ayant reçu 30 milliards d’euros d’aides publiques (…) pendant les mois qui suivront cette crise du COVID-19».
«La libre concurrence qui a transformé le transport aérien en Europe ces trente dernières années est gravement menacée», a-t-il encore estimé dans un entretien à Reuters.
Autre compagnie irlandaise, Aer Lingus a annoncé à ses syndicats qu’elle cherchait à réduire ses effectifs de 20%, a-t-on appris vendredi de source proche des discussions.
La compagnie, qui appartient au groupe IAG, n’a pas souhaité faire de commentaire.
Une réduction de 20% des effectifs représenterait 800 à 900 employés, a précisé la même source, ajoutant que la direction envisageait la mise en place d’un plan de départs volontaires.
IAG, à qui appartiennent aussi British Airways, Iberia et Vueling, a déjà annoncé mardi qu’il pourrait supprimer jusqu’à 12.000 emplois au sein de la compagnie britannique.