Le secrétaire d'État Antony J. Blinken s'est rendu à l'improviste à Bagdad dimanche, envoyant ainsi un message à l'Iran et à ses mandataires sur l'engagement de l'administration Biden à défendre ses partenaires et le personnel américain, alors que l'on craint un conflit de plus grande ampleur.
La tension monte au Moyen-Orient depuis qu'Israël a lancé son opération militaire visant à écraser le Hamas dans la bande de Gaza, en réponse à l'attaque éhontée du groupe contre Israël le 7 octobre.
«Il était très important d'envoyer un message très clair à quiconque chercherait à profiter du conflit à Gaza pour menacer notre personnel ici ou ailleurs dans la région : Ne le faites pas», a déclaré Blinken dans une brève allocution prononcée depuis l'aéroport de Bagdad.
La visite de Blinken en Irak, au cours de laquelle il a également exprimé son soutien au premier ministre irakien, Mohammed Shia al-Sudani, était la dernière étape d'un voyage dans la région visant à contenir les retombées de la guerre menée par Israël contre le Hamas. L'une des principales priorités de l'administration Biden a été de dissuader l'Iran et ses proxies - en particulier le Hezbollah, le groupe armé qui contrôle des zones du Liban situées le long de la frontière nord d'Israël - d'entrer dans le conflit.
«Les attaques et les menaces émanant des milices alignées sur l'Iran sont totalement inacceptables», a déclaré Antony Blinken.
Bien que les États-Unis aient déployé deux groupes de combat de porte-avions dans la région, Blinken a souligné que les États-Unis ne cherchaient pas à se battre. «Nous ne cherchons pas le conflit avec l'Iran - nous avons été très clairs à ce sujet - mais nous ferons le nécessaire pour protéger notre personnel, qu'il soit militaire ou civil.»
Des responsables ont déclaré que l'administration Biden avait également fait savoir à l'Iran et au Hezbollah, par l'intermédiaire de partenaires régionaux dont la Turquie, que les États-Unis seraient prêts à intervenir militairement contre eux s'ils lançaient des attaques contre Israël.
Un navire de guerre de la marine américaine a abattu des missiles de croisière qui, selon Blinken, avaient été lancés depuis le Yémen et semblaient se diriger vers Israël. Des avions de combat américains ont bombardé des installations utilisées par le Corps des gardiens de la révolution islamique de l'Iran et ses mandataires en Syrie.
Selon un document de la visite établi par le département d'État, Blinken a également exhorté al-Sudani à tenir pour responsables ceux qui ont perpétré des attaques contre le personnel américain. Dans ses déclarations, Blinken a noté qu'al-Sudani avait condamné les attaques contre le personnel américain.
La visite de M. Blinken à Bagdad faisait suite à ses rencontres avec des dirigeants israéliens, arabes et palestiniens à Tel-Aviv, à Amman (Jordanie) et à Ramallah (Cisjordanie).
Il doit rencontrer les dirigeants turcs à Ankara lundi.
